
Tel est le titre qu'aurait finalement dû porter le film de Jean-Marc Vallée produit notamment par Reese Witherspoon que l'on retrouve également à l'écran, omniprésente.
L'histoire de cette jeune femme qui décide de parcourir 1700 kilomètres à pied, seule, afin de se reconstruire après la mort de sa mère et la déchéance qui en a suivi avec des addictions en tout genre.
Le gros point véritablement dommageable est que cette introspection nourrit de nombreux flashbacks qui finalement racontent toutes ces addictions et cette chute de la jeune Cheryl. Concrètement, ces flashbacks auraient pu durer que cinq petites minutes que cela aurait été le même. Au contraire, on trouve finalement cette introspection bien pauvre et ce qui est finalement encore plus dommage, c'est que l'ouest des Etats-Unis offre des paysages splendides, entre désert, océan et montagne, il y en aurait pour tous les goûts. A la place, ceux-ci sont relégués totalement au second plan alors que le but est justement de se retrouver seule, dans cette nature merveilleuse et sauvage. A la place, le cinéaste s'intéresse surtout au passé alors que le présent me semblait nettement plus important.
Et ce présent n'est pas toujours amené de la meilleure des façons. Evidemment que le trajet est dangereux pour une femme seule mais il y a de nombreuses maladresses dans le scénario. L'exemple le plus probant à mon sens est celui du fermier rencontré par la jeune fille qui l'a fait attendre dans son véhicule, qui revient, qui se montre lourd de sous-entendus, sans oublier qu'il possède une arme pour finalement s'avérer être un brave homme, gentil, marié et prêt à l'aider. Absolument inutile d'amener les choses comme cela pour en arriver là.
Bien entendu, tout n'est pas à jeter. Witherspoon se montre convaincante, l'introspection possède quelques passages intéressants et certains paysages sont fort heureusement magnifiés. Mais l'ensemble demeure extrêmement décevant, bien loin d'un Demolition qui attaquait pourtant un thème difficile qu'est le deuil. Mais peut-être que pour ce dernier, le cinéaste avait retenu les leçons des manquements de Wild.