Pour moi la mise en scène ne marche pas, dans le sens où j'ai bien du mal à ressentir ce que ressent l'héroïne. Le réalisateur adore filmer son actrice qui marche vers nous, sauf que nous on ne voit donc pas où elle va... Il fait des images jolies de l'actrice qui marche et ne se préoccupe de nous faire partager ses petits enjeux de marche, incessants et permanents pourtant en randonnée.
Cependant, le film fonctionne sur la durée. A un moment donné, j'ai senti que l'héroïne s'était habitué à cette marche harassante, qu'elle était parvenue à la maîtriser, et que maintenant ce qui est angoissant ce n'est plus la nature et les serpents, mais le retour à la vie civilisée.
Le problème c'est que le film s'enfonce avec sa voix-off déclamant des tirades absurdes à l'américaine, se voulant probablement poétiques mais n'apportant strictement rien, du genre : "ne serait-ce pas une belle folie, de lâcher la bride à cette vie ?"
Ouais, super. D'autant qu'encore une fois le cinéma américain affiche un mépris pour la psychanalyse franchement agaçant : il faut voir l'héroïne disqualifier en deux minutes son psy de la fac qui pourtant lui pose des questions pertinentes. Au lieu de ça le réalisateur préfère nous balancer en voix-off des inepties telles que la phrase relevée plus haut...
Pas très bon tout cela. Et j'ai déjà vu Reese Witherspoon plus attachante qu'ici.