Au vu du déplaisir que m'a laissé La La Land, je n'en apprécie que plus Whiplash. Ici, Chazelle arrive à donner du corps à ses personnages, leur donner une certaine épaisseur. Le rythme est bien maîtrisé et, surtout, la représentation des leçons et des concerts est tout à fait réussie. La caméra change d'angle au bon moment, s'adaptant parfaitement au rythme du morceau, ce qui donne un vrai dynamisme au film et permet au spectateur de pleinement s'immerger dans la musique. Pour autant, il y a quelques éléments qui ne m'ont pas vraiment plu. Je pense à cette amourette du personnage principal avec une jeune fille. Le réalisateur construit peu à peu la relation et abandonne ensuite totalement cette partie de l'histoire. Enfin, on retrouve dans Whiplash une morale qui m'a toujours assez bien déplu : si vous vous donnez à fond, si vous vous battez et souffrez, à la fin, vous serez récompensés. C'est ce que montre le finale et c'est exactement la même idée que l'on retrouve dans La La Land. Or, ça me semble parfaitement faux. Combien de génies jamais reconnus de leur vivant? En quoi la souffrance est-elle un gage de réussite artistique? Chazelle justifie les horreurs que le professeur de musique fait subir à son élève. Une idée qui me déplaît profondément. Le film reste cependant tout à fait appréciable.