Le jour où Zack Snyder est devenu mon réalisateur préféré...

Non je déconne, cela dit, je suis soulagé, c'est vrai je commençais à vraiment penser que je devenais un vieil aigri incapable d'apprécier le moindre divertissement récent. La preuve, je partais dans l'optique de regarder ce film avec un oeil aguerri, relever tout ce qui n'allait pas et écrire ensuite une nouvelle critique cynique pleine de condescendance peut être même avec une pointe d'humour si j'avais été inspiré. J'aurais pu en profiter pour tailler Man of Steel ce Superman indigeste qui m'aurait rappelé ensuite que j'avais vu Pacific Rim quelques semaines avant que j'avais également détesté, puis poursuivre en glissant quelques mots sur Wolverine au Japon ( décidément, quel été pourri en 2013 ) mais tout cela n'arrivera pas.

L'histoire que je vais vous raconter est toute autre, elle commence par une balade de Bob Dylan étirée pour l'occasion dans un générique qui donne immédiatement le ton du récit pour se poursuivre dans une atmosphère indescriptible, j'ai presque envie de dire envoutante, pour certains du moins, les autres en revanche risquent de rejeter rapidement cet ovni en bloc. Une fois la fissure opérée, j'ai laissé le charme agir, j'ai suivi l'enquête de Rorschach avec un intérêt inattendu, j'ai écouté Jon raconter son passé sans souffler le moindre mot, j'ai aimé entendre Simon & Garfunkel lors de funérailles bien amenées. Plus que tout, j'ai été tellement surpris d'apprécier autant une intrigue qui n'a pas le moindre sens. On parle quand même de super héros d'opérette à la retraite, appelé Hibou ou Spectre Soyeux autour d'un conflit nucléaire qui menace l'humanité entière dans une réalité alternative à la notre avec au centre une sorte de Schtroumpf bodybuildé et nu qui se téléporte sur Mars quand il est au bout du rouleau. Est-ce l'angle choisi pour illustrer son film tiré par ailleurs d'un comics adulé que je n'ai pas lu, ou son ton très premier degré qui n'utilise pas les artifices made in Marvel pour rendre ses personnages sympathiques et loufoques. Je ne sais pas, mais l'alchimie a réellement fonctionné sur moi et les 2H42 qui me tétanisaient ont défilés à toute vitesse. Pire même, j'aimerais désormais mettre la main sur la version Ultimate et ses 3h30...

Voilà, je le dis devant vous, j'ai aimé Watchmen, j'y croyais pas du tout mais je m'incline. Ces personnages austères en deviennent presque fascinants, ce synopsis qui ne ressemble à rien est au final fichtrement bien construit, le tout plongé dans un esthétisme troublant qui lui sied à merveille. En démystifiant le mythe de la sorte, le tout n'a paradoxalement jamais paru si réel. J'ai aimé Watchmen, j'ai aimé un film de Zack Snyder, suis-je plongé dans une mauvaise Inception ? Marion Cotillard va t-elle me rejoindre, pire encore Besson avec Morgan Freeman ?
Toutes ces question qui continuent de me hanter depuis 24H restent sans réponse, une dernière chose, si dans quelques jours je reviens avec une critique de Taxi dithyrambique, je vous demande de me trouver et de me réveiller, s'il vous plait, personne ne mérite ça.

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le 22 sept. 2014

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