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Difficile de placer de grands espoirs dans Warcraft quand on voit la série de catastrophes sur grands écrans issus de jeux vidéo, même si ici plusieurs éléments m'avaient fait dresser l'oreille. Son réalisateur pour commencer, Duncan Jones, à l'origine des excellents Moon et Source Code (accessoirement le fils de David Bowie). Ensuite le contrôle de Blizzard sur le film, éditeur du jeu réputé pour son perfectionnisme et son intégrité; pas vraiment partant pour laisser sa licence phare se faire massacrer. Accessoirement ses douze millions d’abonnés de la grande époque prêts à sortir fourches et torches (c’est plus que la population de la Belgique, mais moins que celle de la Somalie, j’aurais pas pensé).
Au final les deux heures bien remplies ne se sentent pas passer même si on est loin d'un seigneur des anneaux, indiscutablement le mètre-étalon du genre. Mais justement, Warcraft garde le mélange d’humour et de thèmes plus sérieux propre à la franchise autant inspirée de Tolkien que de Donjon & Dragon ou encore des annales du disque-monde. On n’est pas dans le serious business à la Game of Thrones, ici on est projeté, assez brutalement, dans un monde d'heroic fantasy avec des arc en ciel et des licornes (bon pas à ce point mais presque) dont je suis prêt à parier que ceux qui se plaindront de son approche cartoon seront les mêmes qui auront reproché son ambiance trop dark à Batman vs Superman le mois dernier....
Toutefois on prend rapidement ses marques, la bonne idée de commencer par nous montrer le côté Orcs, bourrins mais pas dénués de sentiments, est pas mal même si le film finit par tomber dans le manichéisme qu'il semblait refuser au départ. L'opération de dégraissage de la trame du jeu (Orcs and men, datant de 1994) est à moitié réussie, on s'attache au trio de héros mais les nombreux allers-retours destinés à montrer les lieux emblématiques de ce vaste univers impactent le rythme. Du côté des humains, à part notre héros plutôt charismatique (Travis Fimmel de la série Viking), on lit un vide bien nanardesque sur le visage du reste du casting. Et ce n'est pas le respect de l'univers très, trop coloré, fait d'armures rutilantes et de sortilèges fluo qui effaceront cette impression de navet de luxe attachée à certaines scènes. C'est d'autant plus dommage que le film recèle pas mal de bonnes idées, les combats sont dynamiques, un véritable souffle épique anime certains passages mais j'ai bien peur qu'un profane de cet univers en reste en dehors, regardant cette grosse chose colorée se dégonfler pendant 2h. Pour les fans, ils peuvent sans soucis rajouter deux points à ma note, le monde d’Azeroth est aussi fidèle que sublime sur grand écran.
S'il a fait beaucoup pour être le plus cinématographique que possible, Warcraft, en voulant coller à l'aspect cartoon du jeu associé à des acteurs ayant la prestance d'une chips molle peinera à convaincre le plus grand nombre. Dommage.