Quelque chose qui ne m’arrive pas souvent : regarder la suite avant le premier opus ! Si cela n’a pas énormément avec les films d’horreur (comme avec Les Griffes de la Nuit, Vendredi 13 ou encore Scream), avec certaines sagas, c’est plutôt gênant. Et parfois, c’est incompréhensible quand la suite n’est pas appréciée par rapport au premier alors que vous-même, vous aimez cet énième opus. C’est ce qui s’est passé avec Wall Street – L’argent ne dort jamais, un drame hollywoodien (donc non sans défauts) qui se laissait regarder. Et du coup, je n’ai pas compris les critiques assassines envers ce film. Il est temps de percer à jour ce qui reste, personnellement, un mystère !

Et dès le début de ce Wall Street number one, la réponse saute aussitôt aux yeux ! Car Wall Street, c’est Wall Street ! À savoir une entrée dans l’univers de la Bourse de New-York, avec ses traders et autres spéculateurs en tout genre. Mais le 2 ne traitait pas du même sujet ? Si, mais en y ajoutant une trame familiale et romantique assez inutile. Alors qu’ici, on commence par suivre un jeune débutant dans le milieu, et on ne quitte plus ce dernier. On reste en sa compagnie et à son ascension parmi les plus grands requins de la finance (orchestrée par Gordon Gekko, le meilleur en son genre, un modèle pour tous malgré ses actes qui sentent l’illégalité à plein nez). Mais attention ! Ce que le scénario nous montre de ce personnage n’est pas son histoire d’amour ou bien son propre passé. Ça, on s’en fiche un peu ! Non, Wall Street mérite bien son titre en nous dévoilant l’évolution de son personnage via l’argent qu’il gagne et met en jeu (oui, les traders jouent, c’est le mot qui convient !). Mieux, le film utilise le prétexte du « personnage principal d’une histoire » afin de nous faire découvrir l’envers du décor d’un milieu méconnu du grand public (c’est vrai : vous connaissez le nom comme Wall Street ou CAC 40, mais la plupart ignorent son fonctionnement ou même l’intérêt). Eh bien, Oliver Stone vous offre une sorte de docu-fonction superbement documenté (avec des termes financiers qui en perdront plus d’un) ou même la seul trame familiale (la relation père/fils) a été écrite pour mettre en valeur la situation de salarié d’une entreprise quand celle-ci se retrouve en Bourse. Un détail carrément oublié dans le second opus, noyé derrière un drame dispensable. Du coup, je comprends que cette suite ait été moins appréciée. Après, le problème avec Wall Street, c’est qu’il faut vraiment s’intéresse au monde de la finance. Et ça, ce n’est pas accessible à tous (moi le premier) ! Du coup, par moment, il est difficile d’accrocher, à l’histoire ou bien aux protagonistes, tant on peut se sentir perdu par moment.

Heureusement, pour permettre d’intéresser le public, Oliver Stone s’est entouré d’acteurs épatants. À part peut-être Charlie Sheen, qui sort la même expression aussi bien quand il est énervé qu’abasourdi. Non, vaut mieux compter sur son père, Michael Sheen, vraiment attachants et qui rend vivant la relation plutôt tendue et complexe avec son fils (dans le film, pas dans la vie ^^). Et puis, s’il y a bien une attraction dans les Wall Street (dans le 1 mais également le 2), c’est un acteur de prestige appelé Michael Douglas (fils de Kirk, comme quoi, Wall Street est une affaire de famille !), révélé au grand public dans À la poursuite du diamant vert et producteur à ses heures (Vol au-dessus d’un nid de coucou). Et sans aucune difficulté, il se montre être le comédien qu’il fallait pour incarné Gordon Gekko. Ce financier mythique, qui sait être sympa avec les gens quand ça l’arrange. Un vrai requin, quoi ! Un rôle qui lui permet d’obtenir l’Oscar du meilleur acteur (et d’autres prix comme le Golden Globe). Une récompense amplement méritée tant l’on s’intéresse bien plus à Gekko qu’à Bud Fox (le personnage de Charlie Sheen), au point qu’on été pressé de le revoir dans la suite de 2010 (même si, en voyant le premier film, la qualité du 2nd laisse à désirer).

Et voilà ! Comme le dit la logique, il faut se renseigner avant de comprendre quelque chose. Pour le cas de Wall Street – L’Argent ne dort jamais, il était impératif de voir le film de 1987 pour voir à quel point sa suite n’a aucun intérêt, sauf celui de revoir Gordon Gekko une nouvelle fois. Le premier opus préférant délaisser tout ce qui peut rendre guimauve un film et plutôt montrer voire dénoncer un univers, un concept de la société que bon nombre d’entre nous ne connait pas. Et ce même au risque d’en perdre quelques uns en route. Car avec Wall Street, il faut véritablement s’accrocher quand le domaine de la finance nous est étranger.

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