Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

Peu avant la sortie de Toy Story en 1994, lors d'une réunion de travail, Andrew Stanton a l'idée de raconter l'histoire d'un petit robot, dernier habitant de la planète Terre, à travers un nouveau film. Lui et son ami et collègue Pete Docter commencent à écrire leurs premières idées a partir de ce pitch de base mais la tâche s'avère plus compliquée que prévu et le projet trop risqué et coûteux d'autant que Pixar n'ont même pas encore sorti leur premier long-métrage. Les deux réalisateurs/scénaristes sont envoyés vers d'autres projets: Docter vers Monstres & Cie, Stanton vers Le Monde de Nemo.


Ce dernier ayant été un franc succès, Andrew Stanton décide de ressortir ses premiers travaux d'il y a 10 ans du tiroir et que son prochain film sera WALL-E.
Un pari sacrement risqué pour l'un des piliers de Pixar, son film n'ayant pas un sujet très facile à promouvoir et qui aura bien du mal à attirer le public. Même les fans craignent que WALL-E ne devienne le premier flop de la boîte de Luxo Jr.. Ratatouille possédait déjà une empreinte très forte des courts-métrages de Pixar mais avec WALL-E, on atteint un tout autre niveau.
Le film d'animation entier est un court-métrage rallongé, particulièrement la première partie qui a fait l'unanimité parmi le public.
Par rapport à tout ce que le cinéma d'animation américain nous offre depuis des années, Pixar se montrent plus "exigeants" en ne mettant quasiment aucun dialogue pendant près de 45 minutes. Et qu'est-ce que ça fait du bien!


Toute la mise en place du film est fabuleuse. Les images parlent d'elles-mêmes. Andrew Stanton nous plonge dans un futur post-apocalyptique où l'humanité a déserté sa planète natale en ne laissant derrière elle qu'une unité WALL-E qui, suite à un défaut de programmation, va acquérir une conscience propre et continuer à ramasser et compacter les ordures laissées par les humains. Une prémisse simple mais d'une beauté sidérante. Le spectateur n'a aucun mal à s'identifier à ce petit robot et à être immergé dans cet univers parfaitement mis en images.


Mélange de R2, d'E.T et même de Luxo, la lampe de bureau et emblème de Pixar, WALL-E est un personnage formidable et fascinant qui ne cesse d'émouvoir le public. Se plongeant dans les oeuvres les plus anciennes de l'humanité comme la comédie musicale "Hello, Dolly!" et de par sa rencontre avec Eve, un robot féminin évolué et moderne, notre héros robotique va faire écho à tous les codes des Studios Pixar sur le rapport au temps et apporter une nouvelle dimension aux thèmes abordés par le studio à la petite lampe.
Avec un aussi bon point de départ, la relation entre WALL-E et Eve n'a aucun mal à convaincre. Ils partageront même la meilleure scène du film où les deux robots danseront ensemble dans l'espace. Plein de poésie et de lyrisme, ce passage est tout bonnement merveilleux.


La deuxième partie est tout aussi intéressante quand nos robots émotionnels doivent rencontrer les descendances humaines du vaisseau L'Axiom. La dénonciation de la surconsommation n'est pas amenée très subtilement mais les artistes de Pixar s'éclatent tellement avec cette idée que ce serait du chipotage de reprocher ça au film. On appréciera d'ailleurs l'idée de montrer les humains d'il y a 700 ans sous forme de personnages réels et de montrer les récents en animation 3D afin de choquer encore plus le spectateur par leur obésité. Une drôle d'idée mais très bien pensée.
Le dénouement final, que je redoutais quelque peu, m'a en vérité beaucoup diverti. Comme chaque Pixar, le méchant n'est pas mal amené et ne fait que s'en tenir à ses directives et le personnage (trop sous-estimé) du Commandant McCrea apporte de nombreux rires. Les dernières minutes sont même très belles.


WALL-E est la première vraie exploration de Pixar dans l'univers de la science-fiction et je suis étonné que le studio n'ait jamais pensé à d'avantage l'exploiter tant il correspond parfaitement à leurs thématiques et leur laisse un nombre infini de possibilités. Je regrette que le projet Newt ait été abandonné car Pixar devrait d'avantage explorer ce genre.
Et pour WALL-E, le résultat est proche de la perfection.
Un grand film qui a finalement attiré les foules et qui est désormais ancré dans la mémoire des gens pour, on l'espère, de nombreuses années.

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le 2 avr. 2016

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Walter-Mouse

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