Une version audio du livre "Le royaume enchanté".
Avant toute chose, il faut saluer l'initiative de Don Hahn, qui consiste à montrer ce que fut l'époque dite sombre pour Disney (1984-1994), jusqu'à sa renaissance totale avec Le roi lion, et l'impact considérable qu'ont apporté Jeffret Katzenberg et Michael Eisner au studio.
En tant que documentaire, c'est très intéressant, on découvre des archives parfois croustillantes (les employés avaient l'air de sacrément déconner), des extraits des films réalisés à cette période (en HD ça fait juste baver), et c'est narré par les principaux "acteurs" de cette histoire, avec notamment une partie très émouvante sur Howard Ashman, parolier de La belle et la bête, et sur son influence considérable sur le style Disney des années 90.
Comme je le disais, l'initiative d'un tel docu est louable, mais en même temps est sorti chez Sonatine le livre "Le royaume enchanté", qui reprend exactement tous les propos dits dans le docu, mais sans langue de bois, car les propos narrés sont parfois bien gentillets. La démission d'Eisner est évoquée, mais il n'y a pas la bataille judiciaire pour sa fin de contrat, le retrait progressif de Roy Disney au sein du studio n'est pas dit (on saura qu'il reste surtout chez Disney car il est le dernier parent proche de Walt à figurer dans la société, et il travaille sur Fantasia 2000). Et ce qui est un des points d'orgue du bouquin, la rivalité Eisner/Kazenberg, est traitée de façon plutôt timide, alors qu'elle va faire des dommages importants dans cette bataille des dieux. Ne comptez pas sur l'ouverture d'Euro Disney, qui est absent du docu.
Mais il en ressort de ces employés la fierté de travailler chez Disney, la magie d'animer leurs dessins, davantage que leurs difficiles conditions de travail (ou Katzenberg n'est pas épargné).
Ne serait-ce que pour ce qu'on voit, il faut découvrir "Waking sleeping beauty", mais il faut bien se mettre en tête que ce n'est qu'une version "digest" du formidable livre-enquête de James B.Stewart.(qui va, lui, jusqu'en 2004 et la fin de la présidence d'Eisner).