Après deux heures de visionnage et une incompréhension quant à la moyenne de ce film qui crève le plafond, j'essaye de comprendre.
Non, on va pas me faire le coup du pamphlet contre le système qui muselle les libertés et broie les individus? ah si, quand même...
Tout d'abord Mc Murphy est une personne odieuse, violeur (une gamine de 15 ans, je le rappelle), violent, manipulateur (profite financièrement de ses compagnons d'infortune). C'est le genre de petit con qui ne respecte rien ni personne et prend son plaisir à semer le chaos. C'est vraiment ça l'image que vous avez de la liberté?
Passons à l'"horreur carcérale" de l'asile. Déjà, elle est bien en-dessous de la réalité, surtout dans les années 70.


Si la lobotomie (?) subie par Mc Murphy après sa tentative de meurtre vous semble injuste,


sachez que des tas de dépressifs sont restés dans le même état après opérations ou électrochocs. Et je ne parle pas de la camisole chimique utilisée encore actuellement dans les prisons anglaises.


Je suis sans doute aliénée par le système, mais je trouve le personnage de l'infirmière en chef digne de respect, pas évident de contenir un groupe d'hommes, dérangés et/ou pervers. (Evidemment je ne cautionne pas son attitude avec Billie.)
J'ai été agacée du manque de nuances entre les soignants (métaphore bancale de l'état, bien sûr) et les gentils chiens fous qui n'attendent qu'un peu d'amour et d'attention.


Nicholson est le seul personnage qui n'est pas crédible, ricaner comme un supervilain Marvel ne fait pas de vous un fou, et John Coffee est plutôt ennuyeux (oh, c'était pas la ligne verte?)
La fin sauve un peu le film du naufrage, mais ne suffira pas à me convaincre, les ficelles sont bien trop grosses.


J'avoue que ça m'attriste assez de voir ce fantasme qui considère les malades psy comme plus libres, alors que la plupart sont des gens qui souffrent énormément et qui, si ils avaient le choix, ne seraient certainement pas des "marginaux".


Bref, film oubliable et surestimé.


PS : je serais curieuse de voir la réaction des féministes si le film était sorti aujourd'hui...

Diothyme
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le 6 mars 2017

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Diothyme

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