"Tu aimes les histoires d'inceste moustachues?"
C'est ainsi qu'une amie m'avait convaincu de regarder White Fire, qui jusqu'ici se contenait de traîner ses attributs pileux dans un recoin de ma liste de nanards, entre SharkMan et Crocodil Fury.

Il est difficile de parler objectivement de ce film tellement il est proche de la définition du nanard, genre qui n'est pas spécialement connu par la qualité cinématographique de ses représentants...
Pour ceux qui éprouvent une affection particulière pour ces ovnis du cinéma, il faut dire clairement qu'on est dans le top du top, le sommet du mont Nanard (ou le fond du gouffre c'est selon).

Je passe sur l'histoire tout à fait oubliable mais qui se trouve être surtout un prétexte pour un feu d'artifice de d'epicness absolument incroyable. Car tout le reste du film est simplement un gros doigt d'honneur à tout ce que vous pouvez connaitre des codes du cinéma ''occidental''. On est à 50% dans l'amateurisme hilarant et à 50% dans le WTF le plus complet. Inutile de faire une quelconque critique de cette chose tellement elle résiste à toute approche classique. À la place, voilà juste une petite liste des éléments les plus merveilleux de ce film, soit autant de raison de le visionner.
1 - La scène du lance-flamme. Au bout de 10 minutes de film. J'aurais bien dit qu'il s'agit de la première scène épique du film si les 10 minutes précédent ne l'étaient pas déjà. Mais bon sang, le lance flamme! La tête du soldat! Le s bruitages!

2 - Les moustaches, nom de dieux! Le film a été tourné en Turquie, donc TOUS les acteurs (sauf le héro et son mentor) arborent des bacchantes magistrales qui transforment chaque scène en véritable défilé. La quantité de poils par plan atteint des sommets qui ridiculise n'importe quel Wolfman et autre Loup-garou de Paris. Je veux dire, il y en a tellement qu'on pourrait presque retapisser le front de Selena Gomez!

3 - L'amateurisme généralisé. Je pense qu'il s'agit d'un des aspect les plus inexplicablement attirant de ce film, un involontaire mais véritable coup de maître du réalisateur. En effet, il n'y a pas un seul élément de ce film qui soit maîtrisé, pas un seul instant sans que quelque chose ne parte en sucette. Si ce n'est pas la direction d'acteurs qui est catastrophique, ceux-ci prennent le relais, ou bien les effets spéciaux, ou le cadrage, ou même la musique. Il y a un faux raccord toutes les 10 moustaches, un effet visuel ou sonore foireux toutes les 30. À un moment, il y a une scène de fusillade. J'ai compté, il y a 4 effets sonores pour le bruit des tirs, et un seul pour le son du rebond sur les rochers (vous savez, le fameux "ptiiiouuu"), en direct d'un synthé, qui est utilisé plus de 10 fois pour une scène de même pas 1 minute. On entend juste que lui, en continu. Je passe aussi sur la chorégraphie des combats où les acteurs s’assomment par télépathie. Mention spéciale pour le type qui meure dans une flaque de sang après avoir pris un coup de poing dans le ventre.

4 - Le scénario est totalement malsain. Pour résumer, le héro est amoureux de sa soeur, qui meurt après une séance où monsieur la fouette (nue) avec une serviette après l'avoir maté dans la piscine. Il se trouve alors une blonde à qui il fait modifier le visage par chirurgie esthétique (dans une maison close, par une mère maquerelle-chirurgienne, problem officer?) pour qu'elle devienne le sosie de la soeur morte. Ce qui lui permet de la sauter tranquillement! Qui a dit inceste? Oh, mais pourquoi s'en faire, puisqu'il ,n'arrive pas a coucher avec elle. Effectivement, lorsqu’il essaye de la pécho, des images de sa sœur défilent dans sa tête et le bloque...des images de sa soeur... A 10 ANS.

5 - Les filles à poil. Car que serait un bon nanard sans quelques plans fesses? De plus, se référer au point 4.

6 - La musique. Le film possède sa propre musique, incroyable non? Oui, tout à fait, sa propre et unique seule musique, qui, en plus, rentre dans la tête très facilement. En fait, je suis un peu vache, il y en a 2.

7 - La fin. No spoil, mais préparez vous psychologiquement.

Oh the white fire (white fire) lalalala...

Oh! S'il fallait un argument, un seul. Dans le film, il y a plusieurs scènes totalement inutiles. L'une d'elle vaut un oscar. Imaginez : un petit village turc en fin d'après-midi. Le soleil est moins écrasant, permettant aux hommes de sortir siroter leur café à l'ombre des grands arbres de la place centrale. ET LA BAM, DES MOUSTACHUS HUILÉS À POIL QUI SE BATTENT, MOTHERFUCKER!

PS: A regarder en VF, vraiment.
asheanor
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le 3 nov. 2014

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