Le cerveau est certainement le plus grand mystère de la science à l'heure actuelle. Sorte de boîte noire pour l'homme, cet organe à l'aspect peu ragoûtant, est sujet à tous les fantasmes scientifiques. Dans Vice-Versa, le cerveau est matérialisé par une équipe de sentiments composée de la joie, la tristesse, la colère, la peur et le dégoût. Ces émotions pilotent la jeune Riley avec beaucoup de consciencieusité dans sa nouvelle vie à San Francisco, loin de l'ancienne vie et des souvenirs restés à Minnesota.
Ce qui a toujours fait la force de Pixar est cette incroyable capacité à pondre des scénarios complexes à partir de concepts originaux. La symbolisation de nos pensées et émotions a été très peu utilisé et l'idée de se concentrer sur 4 ou 5 émotions est un pari réussi. Facilement identifiable, chaque émotion a son rôle à jouer et apportera son lot de souvenirs.
Pete Docter est aux commandes de ce Pixar. On retrouve beaucoup de cette ambiance de Là-haut en particulier lors de la balade de joie et tristesse dans une sorte de jungle des souvenirs. Les couleurs sont chatoyantes, celles des personnages ne sont en rien laissées au hasard avec ce bleue pour la tristesse ou encore rouge et jaune pour la colère.
Figuration du passage à l'âge adulte, Vice-Versa est un long métrage d'animation terrible où chacun sera touché et se reconnaîtra dans ces moments difficiles à appréhender entre l'homme et l'enfant. Le film montre clairement la perte de l'insouciance de l'enfance pour les tracas de l'âge adulte. Et la petite émotion joie aura beau se donner à fond, le processus est irréversible, le changement inévitable. La petite Riley est en train de devenir une adolescente, une vraie.
Un Pixar qui donne encore matière à réfléchir et qui montre que le studio arrive à garder son cap et à toucher aussi bien l'enfant que l'adulte. Et en y réfléchissant, quoi de mieux que de donner vie à des émotions pour en transmettre au spectateur.