Dans la veine pourtant féconde du genre post-apocalyptique, peu de métrages peuvent se targuer de proposer une formule différente des poncifs éculés, à base de pleines désertiques, de civilisation effondrée, d'emballement technologique...
Pourtant, le film Vesper Chonicles, au travers de sa bande annonce, semblait amener un vent d'air frais, en allant lorgner sur un sous-genre peu commun qu'est le biopunk. Ici, on tourne davantage autour des biotechnologies et de la biologie, des sciences du vivant en somme, pour traiter le sujet du clonage ou de la transgénèse par exemple.
Des sujets que Vesper Chronicles embrassent d'emblée, au travers d'un encart de texte délivrant une exposition extrêmement poussive du contexte : un monde à l'agonie, une faune et une flore devenue l'ennemi de l'Homme, et surtout : une caste d'élite dirigeante ayant la main-mise sur les graines nécessaires à l'agriculture. Leur particularité ? Elles ne sont pas fertiles.
Un parallèle avec notre industrie agronomique, où 90% des graines vendues dans le monde ne sont effectivement pas fertiles, qui amènent ici la question de la pérennité du vivant dans un monde en crise écologique. Mais une lueur d'espoir flotte dans les yeux de la jeune Vesper, qui entend bien trouver une solution pour ramener la fertilité dans un monde à l'agonie.
L'idée est effectivement intéressante, et est servie par une réalisation léchée , où se conjuguent l'horreur organique du cinéma de Cronenberg et les thématiques sociales toutes en verticalité du manga Gunnm. Toutefois, le manque de budget et d'ambition pousse très vite notre métrage à se cloisonner dans les mêmes environnements répétitifs, au risque de ne montrer son univers pourtant si magnétique qu'au travers de maigres scènes d'une beauté florale enivrante.
En plus d'une durée bien trop longue, Vesper Chronicles s'embourbent vite dans une flopée d'incohérences scénaristiques et de scènes assez gênantes, brisant toute envie de s'immerger dans le monde pourtant si vivant de cette jeune fille en lutte avec l'élite dirigeante.
La graine de Vesper Chronicles est finalement bien stérile, mais laisse une lueur d'espoir quant à d'autres possibles métrages sur le thème sous-exploité du biopunk.