Very Bad Trip 3 est le dernier épisode de la trilogie comique à succès. Je fais partie de ceux qui avaient passé un très bon moment devant le premier acte, qui s’étaient bien amusés devant le deuxième et qui attendaient avec une saine curiosité ce nouvel opus. Toujours réalisé par Todd Phillips, ce film est apparu dans les salles françaises le vingt-neuf mai dernier. Sa durée dépasse à peine l’heure et demie. L’affiche est sans équivoque quant à la continué de ce chapitre avec les précédents. En effet, on y découvre Phil, Stu et Alan, les trois sars des deux premiers opus. Le haut de l’affiche nous indique « Tout s’achève ». Le bouquet final sera-t-il à la hauteur ?

L’histoire se centre autour du personnage d’Alan. Ses proches l’inscrivent donc dans un centre de thérapie. Il n’accepte de s’y rendre que s’il est accompagné par ses trois amis. Le trajet se déroulait correctement jusqu’à ce que leur voiture soit arrêté par un caïd, un revolver leur soit braquer dessus et l’un d’eux enlevé… Leur nouvelle mission : mettre la main sur Leslie Chow et récupérer les millions de dollars qu’il aurait volé à un gros méchant. Les voilà donc au bord d’un précipice qui va les plonger dans un passé qu’il avait espéré oublier…

Les deux premiers films se construisaient sur le même principe. Les héros se réveillaient sans aucun souvenir de la veille. L’un d’eux avait disparu. L’objectif était donc de remonter le fil de leur nuit en suivant des indices plus ou moins hauts en couleur. Le film se construisait sur une succession de fuite en avant et de saut dans l’inconnu. A chaque nouvelle étape, on se demandait comment ils allaient arriver à surmonter cette nouvelle épreuve. On ressentait une réelle empathie à l’égard des protagonistes. Le fait que la narration n’était pas omnisciente était excellent. On prenait plaisir à découvrir le film de la même manière que les héros.

J’ai donc été surpris de découvrir que la construction soit modifiée dans Very Bad Trip 3. Il n’y a pas de gueule de bois. Le trio se contente de répondre aux attentes de malfrats dans le but de préserver leur ami. L’effet de surprise disparait donc puisque chaque scène à venir nous est contée par le méchant juste avant. C’est dommage car cela nous empêche de sursauter et de rire en découvrant l’embrouille dans laquelle se trouve plonger les héros. De plus, cela ralentit le rythme de narration. En effet, le fait que chaque événement soit annoncé puis vécu a pour conséquence de diviser le rythme du film par deux. C’est frustrant car la dimension « fuite en avant sans temps mort » faisait incontestablement partie des arguments forts de la saga.

Une fois ce bémol mis en avant, j’avais plaisir à retrouver des personnages éminemment sympathiques. L’équilibre entre les trois protagonistes était bien dosé. Chacun apportait une touche particulière à leurs folles escapades. Le choix de ce troisième opus est de tout construire autour d’Alan. Il peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit du protagoniste le moins stable. De plus, l’interprétation de Zach Galifianakis est en tout point remarquable. Mais le mieux reste l’ennemi du bien. La place prise par Alan fait disparaitre Phil et Stu. L’équilibre s’effondre et la densité humoristique avec. On sourit quand on riait dans les épisodes précédents. On a largement le temps de souffler quand les premiers chatouillaient nos zygomatiques sans répit. De plus, la place prise par Chow est trop grande. Son comportement incontrôlable est trop excessif pour être drôle. Dans les deux premiers films, on arrivait facilement à s’identifier aux personnages. C’est beaucoup moins le cas dans celui-là. C’est « too much » et c’est dommage.

En conclusion, cet opus m’a déçu. Je ne peux dire que je n’ai jamais ri, ce serait mentir. Néanmoins, les quelques bons moments sont trop rares en comparaison des mots lents ou de remplissage. C’est vraiment dommage car ce troisième acte se différencie trop des deux précédents tant sur le plan de la construction que de la qualité. Bref, la meilleure à faire est de se mettre le DVD des deux premiers films et de payer une bonne tranche de rire !
Eric17
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le 23 juil. 2013

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