Un western en bonne et due forme, galvanisé par une donnée d’importance : c’est la guerre continue. Pas une seconde de répit dans ce jeu de trahisons et de retournement, d’alliances contraintes. Personne ne fait confiance à personne, mais tout le monde a besoin des autres. Sur plusieurs plans, Aldrich place l’hostilité : un carrosse, qui contient bien plus qu’on ne le prétend, traverse le Mexique : il est convoité par sa passagère, ses gardes rapprochés, (duo Lancaster / Cooper, le premier au sourire carnassier et déjanté, le deuxième désabusé et cynique), son escorte, les révolutionnaires… Cette poupée russe de tension génère une cocote minute assez jouissive.
A cela s’ajoute la patte Aldrich dans ses trouvailles visuelles : on retiendra une très belle scène, celle de la découverte de l’encerclement des héros par les juaristes, un panoramique à 360° dévoilant progressivement les centaines d’hommes se levant un à un, armés, derrière les façades qui entourent leur cible. Aldrich reproduira le même effet sur la fin, dans un cadre montagneux cette fois. Le dialogue est aussi pêchu que celui de ses films noirs, et l’on retrouve son gout pour le mélange des genres : les cowboys à la cour de l’empereur, la belle juaristes chez les yankees sans foi ni loi, les danses country devant les pyramides mexicaines, maelstrom assez original et efficace.