Velvet Buzzsaw
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Velvet Buzzsaw

Film VOD (vidéo à la demande) de Dan Gilroy (2019)

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Quatre ans après Night call, Dan Gilroy reprend quasi les mêmes (Jake Gyllenhaal et Rene Russo en têtes d’affiche, Robert Elswit à la photographie, son frère au montage…) pour s’attaquer non plus au monde des médias trash et ses dérives, mais à l’univers de l’art contemporain. Le tout mâtiné de fantastique louchant vers le film d’horreur sans que l’on comprenne, au final, où a bien voulu en venir Gilroy. L’art tue ceux qui cherchent à le dévoyer (par l’argent principalement) ? L’art est plus réel que la réalité elle-même ? Faites gaffe la prochaine fois que vous allez voir une expo ? Évitez champagne, coke et petits fours aux vernissages ? On ne sait pas trop.


Gilroy semble ne pas savoir quel ton adopter, entremêlant mal les genres et les intentions. La satire du milieu de l’art, forcément superficiel, est d’une vacherie convenue avec ce qu’il faut d’artistes nébuleux, de critiques snobs et tout-puissants, de galeristes aux dents longues et d’œuvres incompréhensibles. La partie fantastique reste trop peu exploitée quand la partie horreur, elle, est expédiée en quelques scènes à peine sanguinolentes. Tout cela forme une œuvre hybride et bancale qui donne l’impression de ne jamais savoir sur quel pied danser ni vraiment quoi dire, malgré un pitch de départ plutôt alléchant (les tableaux étranges d’un artiste inconnu qui vient de mourir sèment la mort parmi ceux qui veulent se les approprier).


Velvet buzzsaw paraît n’avoir eu son petit effet et sa petite importance que parce qu’il a su se payer un casting quatre étoiles (Toni Collette et John Malkovich sont également de la partie) et profiter d’un mini buzz sans intérêt sur les réseaux sociaux (le mème de Gyllenhaal où l’acteur apparaît nu, allongé sur un fauteuil). Netflix a beau produire (ou distribuer) des films à tour de bras et, surtout, permettre à nombre de réalisateurs d’échapper aux contraintes des grands studios, il faudrait voir, éventuellement, à produire de bons films, des films de qualité. Car pour quelques réussites relatives (Annihilation et La ballade de Buster Scruggs l’année dernière), combien de navets et de trucs insipides comme celui-ci ?


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mymp
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le 26 févr. 2019

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