
J'ai vu ce film lors du cinéclub de François Bégaudeau. Dès la première scène, pourtant vendue comme sublime par François, je me suis vite rendu compte que ça n'allait pas être un bon moment pour moi. Effectivement, le reste sera du même acabit. Comme souvent, le cinéma de pacotille aime styliser l'immonde pour le rendre attirant. On a donc d'entrée de jeu un homme mystérieux et intriguant qui pourtant violente une jeune fille à de nombreuses reprises. Mentalement, en s'installant à côté d'elle dans un train vide. Physiquement en lui attrapant violemment le bras. Tout le reste du film jouera sur ce même registre nauséabond. Les victimes d'hommes violents apprécieront de voir un réalisateur chercher le frisson avec ce personnage violent.
A aucun moment, cela n'est fait dans un but pédagogique : montrer ce que peuvent vivre les victimes des hommes violents. Ce n'est ni l'objet ni ce que montre le film. Il est beaucoup plus immonde que ça. François Bégaudeau, dans son commentaire après le film se moque de ceux qui y voient un film immoral et esthétisant les violences ... pourtant quelques minutes plus tard, il dira qu'il est fasciné par ce personnage, qu'il envie son absence de morale et sa liberté totale.
Bégaudeau avait le mois dernier présenté un super film et son commentaire l'avait sublimé. Ici, il touche à l'horrible.
Du frisson pour homme blanc ayant passé la trentaine et ayant quelques petits problèmes de compréhension des enjeux des questions liées au patriarcat.