Carpenter dépoussière le film de vampires à travers une représentation triviale qui n’a plus grand-chose à voir avec les dandys à flanelle habituels, plus de manoirs gothiques ou de ruelles sombres mais une succession de paysages désolés en plein désert. Ce choix découle en partie du budget limité de la production mais le côté cheap du film n’est pas vraiment handicapant et donne même un petit cachet vintage aux effets spéciaux old school, par contre la facticité qui se dégage parfois des scènes d’action enlève un peu de punch à la chose.
L’intro gore et bourrine met tout de suite dans l’ambiance et c’est là qu’on retrouve le plus la patte Carpenter, vient ensuite la longue partie « enquête et explication » qui plombe pas mal le rythme du métrage. La réécriture du mythe vampirique proposée est néanmoins intéressante, la genèse catholique du premier vampire est savoureuse mais tout cela reste à peine développé. Bref le film aurait pu être une série B fun si le personnage principal n’était pas aussi insupportable, Carpenter qui croyait sans doute faire un Van Helsing moderne et badass a en réalité crée un beauf lourdingue que la prestation nonchalante de James Woods rend encore plus désagréable. J’ai aussi trouvé la réalisation assez datée pour un film de 1998, l’utilisation ostentatoire et redondante de la musique et les autres manies stylistiques de Carpenter passent moins bien qu’à une époque.