Vampire Hunter D: Bloodlust
7.4
Vampire Hunter D: Bloodlust

Long-métrage d'animation de Yoshiaki Kawajiri (2000)


-Elle est ici car elle l'a choisi.
-Tu as enlevé cette fille.



Adaptée des romans de Hideyuki Kikuchi et Yoshitaka Amano commencé en 1983 encore en parution aujourd'hui. Vampire Hunter est un titre important ayant eu droit à bon nombre d'Aptations en tous genres, avec également des jeux vidéo, une série animée, une série de mangas, dont un film animé Vampire Hunter D:Chasseur de Vampires, de Ashida Toyoo sortie en 1985.


Vampire Hunter D:Bloodlust est une oeuvre américano-japonaise pouvant se positionner comme une suite au film de Ashida Toyoo, dirigé et scénarisé par le grand Yoshiaki Kawajiri à qui l'on doit de nombreux titres phares comme Ninja Scroll, La Cité interdite, Cyber City...et conçue par le prestigieux studio Madhouse(Claymore, Death Note, Lodoss...).De quoi attiser les curiosités.



Une histoire à la fois simple et minutieuse pour une réalisation dantesque.



Vampire Hunter D est une oeuvre mettant en scène un périple grandiose écrit par Yoshiaki Kawasaki qui aime aller de l'avant tout en s'attardant sur de nombreux détails immersifs, et pour ce faire, le film peut compter sur une narration soignée et méticuleuse, malgré son histoire finalement un peu simple d'accès.
Le récit dépeint finement les ressentiments des protagonistes, les frasques émotives, les affrontements, la manipulation d'armes diverses est en tous genres pour un résultat très analytique avec ses décors ainsi que son ambiance particulièrement immersive, on pose un regard magnifié sur toutes les horreurs de ce monde.


Ce qui en ressort, c'est une méticulosité surprenante dans toute sa superficie. Qu'importe le bouleversement, il est travaillé de manière à en percevoir toute l'immensité, l'horreur alliée à la beauté psychologique, avec ce qu'il faut d'explications sans la moindre longueur gratuite. Ajoutons à toutes ses structures scénaristiques une incomparable richesse d'inspirations en tous genres, on retrouve ainsi l'aspect morbide et introverti de la Hammer, un esprit western spaghetti, une aura chevaleresque, dont un fond sur l'âme du bushido mais sans pour autant partir dans du grand n'importe quoi, bien au contraire c'est très harmonieux.


Avec une approche soucieuse de technicité et de réalisme disponible au centre même de la réalisation de Yoshiaki, on remarque une envie forte de bien faire dans son procédé artistique. L'animation fait la part belle à de somptueuses mise en scène, avec de superbes plans et autres ralentis dynamisé, sans que jamais un sentiment de pure gratuité de bestialité et autres violences pleines d'hémoglobine ne prennent le dessus sur le film, chose rare pour Yoshiaki Kawajiri. En cela il est ironique de voir le réalisateur se restreindre sur la violence et l'érotisme tout en réalisant l'un de ses meilleurs travaux.


Une minutie dans le dessin à travers un souci du détail impressionnant. Une exécution visuelle de maître, mettant en place de véritable plan graphiquement superbe où l'infime extérieur-intérieur, bâtiment, costume, et autres créatures... est retranscrite avec précision et détails, où les expressions des visages sont d'une profondeur ébouriffante, et font ressortir superbement les différentes émotions véhiculées par des personnages en proie à cet univers malveillant, où les ténèbres se conjuguent parfaitement avec les merveilles de ce monde. C'est certainement dans cette caractéristique qu'on distingue l'abondance et l'ampleur de ce film plutôt unique en son genre.


L'accumulation dramatique est finement élaboré et appuyé par de superbes musiques de Marco D'Ambrosio qui prête à bon nombre de scènes un travail d'orfèvre. La bande originale de Marco D'Ambrosio crée une ambiance captivante, spirituellement solide et envoûtante, collant magnifiquement au long métrage. Une partition qui soutient son histoire par l'anxiété, la dépression, la vaillance, le subliminal de ses notes.
Les personnages composant Vampire Hunter D: Bloodlust, sont de toute beauté tant ils abordent tous des thèmes différents autant physiques que psychologiques. Chacun y va de son empreinte caractérielle, avec des tronches toutes plus atypiques que soigné.


Les frères Markus représente l'espèce humaine au travers cette équipe de mercenaires, composés de Borgoff, le frère ainé et chef de bande, armé d'une arbalète au poing, un cigare toujours en bouche. Kyle, le plus jeune de la troupe armé de deux lames dépliantes tournoyantes. Nolt, le plus imposant est fort du groupe pourvu d'une massue en forme de pieux. Grove, le plus gentil, fragile et faible physiquement mais certainement le plus dangereux avec ses pouvoirs psychiques dévastateurs. Et enfin Leila, qui n'est pas liée par le sang aux quatre frères, mais elle est acceptée comme étant la sœur adoptive du groupe. Elle est celle qui apporte le plus de nuance au récit de par son caractère bourru et têtu masquant en elle un terrible malaise. Bien que le groupe paraisse bourru, il est intéressant de les voir réellement unis et aimant entre eux.


Vient l'antagoniste de l'histoire Meier Link qui est minutieusement élaborée, vampire de toute beauté ramenant à la symbolique de Dracula pourvu d'un sens profond et fort. La fameuse humaine enlevée du nom de Charlotte est visuellement magnifique et pourvue d'un amour énorme et authentique pour son bourreau avec qui elle forme un couple pour le moins dramatique à la Roméo et Juliette.


On retrouve bon nombre d'autres créatures de la nuit pour le moins atypique avec la fameuse guilde des Barbarois, un repère de créature en tous genres tout simplement géniaux. Ajoutons à cela la superbe et curieuse Carmila qui est d'une beauté saisissante, le design autour de tous les personnages sont extraordinaires mais celui de Carmila est vraiment mon préféré. Parlons enfin du héros principal, l'auguste et ténébreux "D" un être mi humain, mi vampire, il est très clairement le moins démonstratif par la parole du film, et pourtant, il est certainement celui le plus pourvu d'authenticité et de sens profond, tout passe avec lui par le regard et les actes. Toujours suivis par son compagnon qui est à la fois un parasite Left Hand, il apporte la légère nuance d'humour autour de ce personnage noir.


CONCLUSION:


Vampire Hunter D: Bloodlust est une oeuvre de toute beauté! L'univers est grandiose superbement détaillé, et illustré par des dessins magiques pourvus d'une histoire écrite et réalisés par Yoshiaki Kawajiri qui a vu les choses en grand... très grand. Un film d'animation dynamique, dramatique et horrifique où l'esprit chevaleresque fais face à bon nombre de périples tous plus extraordinaires les uns des autres. Un film dont la plastique se révèle surprenante, baroque et tonique dont les idées les plus osées sont mise en scène par une animation d'une belle fluidité et d'un graphisme à tombé par terre. Oeuvre que je conseille sans mal aux fans du genre, et si vous êtes fâchés avec les vampires il vous réconciliera avec eux.
Un grand classique dans le domaine fantastique!

B_Jérémy
10
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le 6 déc. 2018

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