Il ne faut présager de rien mais je pense que ce film va souffrir de la comparaison avec le livre de George Orwell, 1984, adapté au cinéma par Michael Radford. James Mc Teigue s’en est amusé. Il a choisi dans le rôle titre du « Big Brother » de ce Londres futuriste et totalement à sa botte, John Hurt, qui jadis jouait le rebelle dans le film de Radford. Donc pour apprécier cette œuvre, tout dépendra de votre humeur quant au choix scénaristique retenu ici, volontairement optimiste et basé sur le « grand spectacle ». Rien ne sert d’intellectualiser, j’entends déjà les Bobos se pâmer, c’est un film divertissant, et conçu adroitement. Tellement qu’on a du mal à croire que ce soit une production américaine ! Pas d’ENORMES effets spéciaux, pas de discours métaphoriques sur les grandes vertus bushienne c’est parfois même tout le contraire, pas de héros clean, mais plutôt très humains dans leurs travers et leurs valeurs. La mise en scène est souvent incisive malgré quelques facilités et les acteurs sont tout ce qu’il y a de plus crédibles en référence à un univers « comics ». Nathalie Portman, toujours aussi sensuelle et intuitive, John Hurt égal à lui-même, donc excellent, vient s’ajouter le plaisir de redécouvrir Ruppert Graves, un peu oublié depuis Chambre avec Vue. Un très bon moment de cinéma, nettement moins anodin qu’il n’y paraît.