Les films de super-héros nous ont habitués à ce que l’action et les effets spéciaux prédominent sur le fond. Il y a ici peu de scènes de combats, la place est plutôt laissée à la psychologie des personnages et à l’environnement politique d’un monde très proche du nôtre. Ce film surprend sur ces points. Les vilains ressemblent fortement à des personnes vivantes ou ayant vécues, les héros sont pétris de contradictions, et les événements racontés nous renvoient à notre histoire récente et actuelle (on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la théorie du complot du 11 septembre 2001). Nous sommes donc en présence d’un film véritablement politique, au message très clair, qui nous renvoie à notre quotidien et qui nous rappelle ces deux points : la démocratie est fragile, et la manipulation des masses est une réalité que l’on ne peut ignorer. La contradiction est aussi dans la condamnation du terrorisme d’état, et de son apologie quand il vise à libérer les peuples du joug des gouvernements. On est bien loin du politiquement correct. Si ce film est très intéressant et convaincant sur le fond, il l’est beaucoup moins sur la forme. On s’étonne, même si c’est une histoire de super-héros, de pas mal de coïncidences et de facilités scénaristiques. Dommage, car avec un scénario un peu mieux ficelé cela pouvait faire un très bon film.