Du fantastique roman graphique d’Alan Moore, où l’anarchie et le fascisme étaient renvoyés dos à dos, les Wachowsky (même s’ils (ou elles) ne sont pas à la manœuvre, le film est bien de leur patte) font un combat où l’anarchie pourrait passer pour romantique et le terrorisme qu’elle engendre serait légitime.
Et c’est sûrement ce qui nous met délicieusement mal à l’aise dans ce film, car il faut reconnaître que l’histoire est plutôt bien menée. On ne peut que trouver sympathique ce V (Hugo Weaving), car il apparaît plus en super héros voulant se venger qu’en assassin de sang froid ne faisant que peu de cas de ses victimes.
La réalisation est tout sauf légère, mais les teintes des images sont travaillées de belle manière. Alors, pourquoi, alors que j’énumère autant de défauts, dois-je reconnaître que j’aime ce film ? Tout d’abord, parce les seconds rôles sont efficaces, Stephen Rea en premier. Même si son John Finch diffère beaucoup de celui de la BD : ici, il en arrive à comprendre les motivations de V, alors que chez Moore, il ne souhaite que l’arrêter, essayant même de comprendre son fonctionnement.
Evey (Natalie Portman), d’une gamine de 16 ans tentée par la prostitution et que V va sauver et embrigader, devient une femme avec une situation professionnelle et qui sait très bien ce qu’elle fait lorsqu’elle tombe dans les griffes de V. D’une situation platonique avec rapport dominant dominé, elle tend vers une histoire d’amour qui se termine de manière assez romantique.
Film à voir pour vous faire une idée.