Dany Boon continue à bâtir son cinematic universe en ajoutant une pierre à l'édifice: après le facteur Ch'ti, le bobo de l'horrible 8 rue de l'humanité, le voilà chauffeur de taxi grognon chargé de mener Madeleine (Line Renaud) dans une maison de retraite où elle passera la fin de sa vie. La traversée de Paris en taxi sera l'occasion pour elle, au gré des lieux rencontrés, de raviver les souvenirs de sa jeunesse.
Et force est d'avouer que quelque chose marche immédiatement avec l'actrice de 94 ans. De par son regard, sa diction, ses mimiques, elle arrive à insuffler au film une émotion instantanée (la scène où elle regarde une dernière fois sa maison aux volets clos) ainsi qu'une malice comique presque irrésistible.
Toutefois, la réalisation pèche. Les scènes de voitures sont fades, esthétiquement proche du néant. Quelques sursauts picturaux (notamment une scène de flashback avec un fumeur en contrejour) peinent à relever le niveau d'une mise en scène parfaitement classique et plate.
De plus, la construction du récit en flashbacks alourdit terriblement le film, malgré la présence d'une Alice Isaaz jouant Madeleine jeune tout à fait solaire. Mais il faut toutefois mettre à crédit de Une belle course une scène en rupture de ton total avec le reste du récit qui surprend, au sein d'un scénario cousu de fil blanc du début à la fin.
Une musique constamment sursignifiante et une conclusion attendue achèvent ce film, dont on ne se souviendra que pour quelques scènes marrantes (Line Renaud et les policiers) et un fer à souder.