Chaos Frénétique
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Le film commence par un accident survenu dans des mines ethiopiennes. Un homme à la jambe cassée est évacué dans un calme qui contraste avec la gravité de sa blessure. Sommes-nous bien chez les réalisateurs de Good Time ? On a un doute jusqu’à ce que deux mineurs extraient une pierre sertie de gemmes. Celles-ci sont d’un mélange de vert, de rose et nous confortent d’emblée : nous sommes bien avec les frères Safdie. La caméra plonge littéralement dans les teintes flashy de la gemme, faisant entrer en même temps le spectateur dans leur cinéma, distinctif à ces seules couleurs, et sa musique électro.
Dans l’espace exigu d’une bijouterie de Diamond District, beaucoup de personnages, des dialogues débités à une vitesse folle et une caméra en perpétuel mouvement. Si on a pu souffler le temps d’une ouverture en Éthiopie, le film passe la seconde et nous entraîne dans le rythme effréné de New York City pendant deux bonnes heures que nous ne verrons pas passer. Howard Ratner (d’où surgit tout le potentiel comique et dramatique d’Adam Sandler) est un joueur compulsif, il aime parier plus que tout mais doit de l’argent à tout le monde. Si l’essentiel de l’action se concentre sur cette pierre de gemmes qui représente l’ultime espoir de Ratner pour “se refaire” une fois pour toutes, c’est au détour d’un plan ou d’une micro-scène que l’on mesure l’ampleur des dettes du personnage et de sa fatale descente aux enfers. C’est par exemple la mise en gage d’un bijou en forme de Michael Jackson au début du film que viendra lui réclamer son propriétaire bien plus tard. On assiste à l'entrée du personnage d’Adam Sandler dans une spirale négative, faites de mensonges et de promesses qu’il ne pourra pas tenir. On comprend vite que l’espoir placé entre les gemmes d’Ethiopie ne fera que précipiter sa chute. Uncut Gems montre que dans le jeu, quand il y a de l’espoir, se cache derrière surtout du désespoir.
Sous des allures de tournage sauvage, le scénario et la mise en scène sont parfaitement millimétrés et démontre le grand talent des frères Safdie pour construire un rythme qui soit sans cesse au service de l’histoire et de son personnage. Une nouvelle petite claque et un vrai bel élixir de jeunesse dont le cinéma avait besoin.
Créée
le 17 janv. 2020
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