J'ai quelque peu hésité avant de me laisser tenter : avoir un cinéma à quinze minutes de chez vous, ça vous rend forcément plus indulgent. Indulgent, il faut d'ailleurs vraiment l'être si vous voulez apprécier ne serait-ce qu'un peu « Uncharted », étrennant son statut de jeu vidéo culte débarquant sur grand écran, dont les quelques rares visuels que j'avais pu apercevoir m'avaient séduit. Mais bon, il est rapidement évident que l'on s'adresse à un public en grand majorité adolescent, et qu'il faut donc lui offrir ce qu'il veut. Comprenez : de l'action, de l'humour bon marché, un scénario (vraiment) sans prise de tête partant pourtant d'une idée sympa et Tom Holland en tête d'affiche. Dites-moi, ne serait-ce pas plus ou moins tous les ingrédients Marvel depuis maintenant plus ou moins une décennie (double scène post-générique inclus) ?
Seulement, je crois même qu'on y a perdu au change. Les références sont tellement écrasantes qu'il est bien difficile pour ce gentil blockbuster d'exister, arrivant à peine à la cheville de ses modèles : L'Ile au Trésor, Tintin, Benjamin Gates, Tom Raider, les principales « sources d'inspiration » étant même citées nommément (Indiana Jones, Pirates des Caraïbes). Le rythme est certes soutenu, pourtant l'ensemble n'a rien de très excitant ou original : on pense au « Da Vinci Code » autant pour le jeu de pistes que les incohérences, donnant presque l'impression que cette quasi-absence de pause est surtout là pour que le spectateur n'ait pas trop à réfléchir sur les événements. Pas désagréable mais sans grande saveur, numérisé à l'excès, sent une légère volonté d'apporter une légère ambiguïté à certains personnages, sans que la sauce ne prenne plus que ça, à l'image d'une bande-originale signée pourtant Ramin Djawadi à laquelle on prête à peine attention.
Côté casting, le duo Tom Holland - Mark Wahlberg n'est pas antipathique, auquel vient s'intégrer la (très) jolie Sophia Ali, mais rien de plus. À peine mieux pour les méchants, qui ne marqueront pas non plus les esprits, à une ou deux scènes près
(l'assassinat d'Antonio Banderas, j'avoue que je ne l'avais pas vu venir).
Reste ce spectaculaire final, pour le coup assez inattendu dans son contenu
(des bâteaux transportés par des hélicoptères, même dans « Fast & Furious », je crois que nous n'y avions jamais eu droit!),
à défaut de l'être dans son déroulement. Qu'écrire de plus ? Rien de déshonorant, je ne regrette pas le déplacement, cela m'a fait passer un petit début de soirée sans prise de tête, cette volonté de renouer avec l'esprit originel du cinéma d'aventures avec trésor caché ayant de quoi me séduire. Mais pour un jeu vidéo de référence, on était en droit d'attendre plus qu'un divertissement lambda, ressemblant (souvent en moins bien) à tant d'autres, confirmant au passage à quel point Ruben Fleischer a perdu la main depuis son sympathique « Bienvenue à Zombieland ». Passable.