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Un monstre à Paris par pierrick_D_

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Un livreur extraverti et un projectionniste de cinéma timide,amis inséparables, s'introduisent dans le laboratoire d'un scientifique effectuant des expériences risquées et le font exploser en manipulant des produits dangereux,ce qui provoque la mutation d'une puce en un monstre géant qui sème la panique à travers Paris.Le préfet,un ambitieux mégalomane et prétentieux,veut en profiter pour se faire valoir auprès de la population en éliminant la bestiole,laquelle trouve refuge auprès de Lucille,une jolie chanteuse,et des deux olibrius à l'origine de la catastrophe.L'animateur Eric Bergeron,dit Bibo,formé à la prestigieuse Ecole des Gobelins,s'était imposé aux States en 2004 en y coréalisant "Gang de requins".Il est ici réalisateur,coscénariste avec le cinéaste de lives Stéphane Kazandjian,auteur des peu reluisants "Sexy boys" ou "Modern love",et coproducteur en compagnie d'EuropaCorp,la boîte de Luc Besson.Ce film en images de synthèse est une jolie réussite.Visuellement c'est un enchantement qui allie un graphisme beau et original à une animation fluide rendant à la perfection les mouvements des personnages,sur fond de décors magnifiques d'un Paris début de XXe Siècle admirablement restitué.Ce look rétro-vintage rappelle des oeuvres telles que "Ratatouille" ou "Les triplettes de Belleville",ou des "vrais" films comme "Amélie Poulain" ou "Adèle Blanc-Sec",justement de Besson et qui présente certaines similitudes scénaristiques.L'histoire est contée avec maestria et dynamisme,sur un rythme qui ne faiblit jamais sans perdre pour autant le fil d'une narration parfaitement cadrée.Bergeron shoote tout ça de façon brillante et atteint la qualité du cinéma live en multipliant les angles de vues originaux et en utilisant à merveille le contexte des crues de la Seine qui apporte un plus esthétique et narratif.C'est de surcroît très drôle et poétique,les dialogues étant bien écrits et les personnages possédant tous des caractéristiques les rendant intéressants et crédibles,chacun ayant sa propre histoire dans l'histoire.On pouvait craindre le pire en apprenant que la composition de la musique et des chansons était confiée au triste sire qu'est Matthieu Chedid,mais le fils de Louis s'est sorti les doigts et son travail excellent correspond tout-à-fait à l'ambiance du film.Côté défauts il faut noter le fond scriptural plutôt faible avec la leçon de morale rebattue concernant la monstruosité qui ne se niche pas là où l'on croit,et la petite voix aigrelette de Vanessa Paradis qui gâche un peu les numéros musicaux.Par contre le credo de l'ignoble préfet arguant qu'il faut maintenir le peuple dans la peur pour le contrôler résonne étrangement avec l'actualité dans laquelle nous baignons.Si M et Vanessa sont logiquement les voix de Francoeur et Lucille,on a encore tout un tas de crevardes de vedettes venues faire du doublage,citons donc Gad Elmaleh,Ludivine Sagnier,Bruno Salomone,François Cluzet et Julie Ferrier.Impossible de finir sans évoquer l'affaire ayant éclaté l'an dernier,qui a vu Bergeron accusé du viol d'une de ses collaboratrices sur le film,la fille s'étant suicidée six ans après.

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