Un torrent d'approximation

Les cérémonies sont des moments de convivialités où l'on célèbre le cinéma chacun à sa manière en récompensant toutes les branches artistiques, et c'est dans ses moments là que le grand public peut entendre parlé de film inconnu, redécouvrir des films qui ont plus, ou encore être attirer par des films qui jusqu'à lors nous rebutait. De ça je viens à parler du monstre à Paris que je connaissais via la chanson La Seine et moi qui servait à vendre le film, et qui, je l'avoue, était assez entrainant HORS DU FILM. Et c'est que très récemment que j'ai voulu regarder ce film car il avait été nominé au César du cinéma. Et du coup, est ce que ce film est bon ? Pas du tout, genre si vous voulez voir ce que le cinéma français fait de mieux, allez voir ailleurs.

On va attaquer avec le moins grave avec la réalisation qui d'un point de vue graphique est plutôt bon pour un film sorti en 2012, avec une certaine identité dans les décors et le design des personnages. Par contre le tout est assez mal mis en valeur avec assez peu de scène avec un réel éclairage. Toutes les scènes d'extérieur en journée ou presque ont un teint brumeux assez dégueulasse et un éclairage beaucoup trop vif pour certaine scène d'action. On a certaine scène d'action qui sont bien filmés mais qui, à cause d'un éclairage de mâtiné caractéristique d'une situation de tranquillité (pour le début d'un épisode par exemple), fait que cela enlève de l'énergie. Mise à part cela on a quelques plan cool notamment au début, à la fin, ou encore lors de la rencontre entre Mathieu Chedid et Vanessa Parady mais on reviendra plus tard sur cette scène. Et sinon je crois avoir tout dis dans les qualités. L'un des principaux défauts de ce film dans sa réalisation reste l'acting du corps et tout ce qui est "animation du corps". Le lifting est raccord un mot sur 5 à croire que c'est un film avec un lifting anglais mais sur plusieurs scène on a sérieusement l'impression que les personnages ont un labiale français mais raccordé 2 ou 3 secondes trop tôt ou trop tard, et puis le corps... Je crois que j'ai jamais vu autant de personnage en roue libre corporellement que dans ce film. On atteint pas le niveau Food Fight (parce que le mec qui croit que l'acting corporel de Food Fight est bien, il est soit hippocryte, soit il a sniffer une dose létal de Javel par voie annal) mais il n'y a qu'à voir le clip vidéo de la chanson La Seine et moi pour se rendre compte à quel point les personnages ne savent pas quoi faire de leurs corps quand ils sont en jeu. L'un des réflexes tout con qu'on a quand on sait pas jouer est de surjoué corporellement et d'agiter les bras, et durant certaine scène, notamment le clip La seine et moi (qui est tiré d'une scène du film), Vanessa Parady et Mathieu Chedid sont en roue libre. Et de ça, cela joue beaucoup sur le doublage qui n'arrive pas vraiment à suivre les personnages sur scènes et qui sont parfois à côté de la plaque. Gad Elmaleh arrive à cabotiner dans des scènes d'action, je répète, Gad Elmaleh arrive à être mauvais en doublage. Niveau doublage Vanessa Parady, comme tout le monde, arrive à faire le café mais a ses scènes où elle cabotine, je retiendrai surtout d'elle qu'elle dit plus de "Heeinn" ou des "Hooow" qui la descridite complètement sur certaine scène. Enfin niveau musique c'est assez pauvre avec le morceau La Seine et moi dérivé en X version pour combler le manque de chanson... En soit il est pas interdit de ré exploiter plusieurs fois le même morceau sous plusieurs version. C'est comme Coco de Lee Unkrich où t'as Remember Me qui est répété plusieurs fois sous plusieurs formes, mais ça a un sens car, dans le film, on a une insistance sur le fait que la chanson doit se renouvelé et que la reprise/cover est ce qui peut tuer la musique actuel, et on a aussi l'idée que le souvenir est vitale pour la population des morts, c'est presque un hymne à la vie et à l'espoir de vivre encore. Ici tu n'as rien de tout ça, c'est juste "bas le morceau est cool donc autant l'exploiter à fond". On a bien la chanson de Mathieu Chedid Un monstre à part Un Monstre à Paris (merci pour ce jeu de mot, je vais de ce pas sauter par la fenêtre) où les paroles sont vraiment trop appuyer et beaucoup trop au premier degrés de lecture. Et pour entamé l'écriture je dois faire un passage obliger à la scène d'ouverture du film qui, je crois, a tout fait capoter. On a des images d'archives filmique où l'on voit des parisiens du temps des grandes cru de la Seine au début du XXe siècle, et cette scène pose problème. Déjà d'être du format filmique et de casser complètement l'immersion dans le film, il fait ce qui va tuer le film: Il encre le film dans un registre réaliste.

Je crois que c'est le pire départ de film qui est possible de faire. Ce film accumule les erreurs scénaristiques d'entré de film et cela fausse totalement notre immersion en nous indiquant de suivre une voie de lecture alors qu'en faite le film part dans l'autre direction. Déjà le film s'ouvre sur le personnage d’Émile petit en nous le mettant sous le feu des projecteurs, en nous le valorisant, en le mettant pleinement en avant... Ah bas non en faite c'est un personnage secondaire, trompé de cible, en faite le centre d'attention doit être la love intérest de Raoul l'ami un peu débile et lourd d’Émile qui nous était présenté comme un personnage secondaire. A ce niveau là on a un énorme problème scénaristiquement parlant. Et puis comme je l'ai dit précédemment, le film s'ouvre sur une scène filmique, ce qui encre le récit dans un cadre réaliste voir tragique... Ah bas non en faite le film a un registre cartoon et comique. Et tu le devines comment ? Tu le devines pas, et c'est là le problème. Le film se veut une comédie ou du moins un film d'aventure léger, mais il s'ouvre sur comme un film dramatique. Et de ça t'as un énorme soucis car tu es préparé à regarder un film dramatique ou pas forcément comique à outrance, et tu te retrouve à avoir un film à la limite du cartoon. Cela n'aurait pas été gênant si l'histoire suivait avec la qualité visuel et qu'on avait de quoi accrocher au récit, mais l'histoire est d'un plat absolument monstrueux. On se fait très vite chier devant un scénario vu des dizaine voir des centaines de fois avec un message en caractère gras sur l'acceptation des différences. On a une scène surréaliste où t'as la police qui va arrêter le méchant avec comme argument "Au nom de la loi je vous arrête parce que vous avez essayez de tuer un monstre qui est plus humain que vous". Et même sans trop s'attarder sur le fait que ce personnage vient d'exploser le seul sous texte du film, juste non, tu peux pas avoir des phrases aussi random qui pop sans prévenir au nom d l'humour. Parce que oui, c'est un film sur l'acceptation et la tolérance mais cela n'empêche pas d'épuiser tous les poncifs de comédies française à la merde où t'as une vanne tous les quarts d'heure. On a une putain de blague sur le fait que l’hélium c'est rigolo parce que ça déforme la voix, est ce que je peux crever ? Au bout d'une heure de film on a une scène où t'as Bourville qui débarque dans un axe regard absolument dégueulasse, surtout que Bourville en animation 3D non merci, tout ça pour une vanne sur un vélo où il dit "Mon vélo". Et tout le film c'est ça, des scènes sans réel cohérence scénaristique et théâtrale où tu peux zig zaguer entre une scène où les personnages sont chouté à la poudre lunaire (je pense notamment au clip de La Seine et moi qui est tel quel dans le film dans une seul explication logique de pourquoi ils volent), le tout avec une happy end à la merde où tout le monde danse sur de la musique modern. Heureusement que la scène de clôture était là pour sauver les derniers survivants qui ne se sont pas noyé dans un tel torrent d’approximation

7,75/20

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