
Un Monstre A Paris démontre que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays capable de faire de l'animation de synthèse, même si les moyens ne sont pas identiques, on a affaire ici à quelque chose qui sent un peu moins l'industrie lourde et les gags interchangeables d'un film à l'autre. A l'instar d'un Sylvain Chomet ou d'un Michel Ocelot, tout n'est heureusement pas misé sur la seule animation puisqu'un soin particulier a été une nouvelle fois apporté aux couleurs, passant de tons pastels à des teintes beaucoup plus tranchées, certains étant absolument superbes, en particulier la scène de chimie amusante dans la serre tropicale.
Le seul sujet inquiétant est de constater à quel point l'animation française semble être nostalgique du Paris début XXème. C'est bien sûr un Paris agréable qui nous est donné à voir, les personnages sont un peu stéréotypés mais la carte postale est belle. Ce serait quand même une bonne nouvelle qu'un jour on parvienne à faire quelque chose d'un peu plus contemporain, la culture française ne s'arrêtant tout de même pas au XXème siècle.
Le rythme nous fait quelque peu oublié tout ça, le début est plutôt laborieux, la mise en place aurait mérité d'être abrégée, mais à partir de l'apparition du monstre les événements accélèrent progressivement et tiennent la distance jusqu'au dénouement final. Happy end oblige, les amoureux s'embrassent, le méchant est mis hors course et chacun trouve sa chacune. De temps à autre ça fait du bien quand la qualité est au tenez-vous.
Ce film aura aussi eu le mérite de me faire apprécier M pour la seconde fois après Les Triplettes De Belleville, à croire que ce chanteur ne trouve grâce à mes yeux que pour les bandes originales. Les scènes musicales sont d'ailleurs vraiment réussies et donnent irrésistiblement des fourmis dans les jambes.