J'ai parié sur la fille et j'ai gagné.

"Je n'ai pas aimé la pièce mais je l'ai vue dans de mauvaises conditions: le rideau était levé et, de plus, les acteurs articulaient parfaitement." (Groucho Marx)

Quand on se retrouve contraint, pieds et poings liés par l'honneur engagé d'honorer une invitation à une séance de cinéma, il est toujours appréciable que l'organisatrice termine la soirée pleurant de rire et de honte mêlés d'avoir imposé à l'assemblée un tel "film".

Quittant glorieuse compagnie pour m'imposer une toile que je subodorais de qualité douteuse, me retrouver embarqué à voir "Un Jour" fut une aventure en soit, tant l'invraisemblance débectante des images défilant devant mes yeux m'enfonçait chaque minute un peu plus dans mon siège.

Ma critique sans dévoiler l'intrigue sera courte : fuyez ce film. Il n'invente rien, remâche un propos revu et archi revu en le maltraitant avec un enthousiasme rare. La musique, strictement identique tout le long du trop long film évoque un long coulis tiédasse de caramel industriel avarié dans le creux de l'oreille, les images défilent comme de mauvaises cartes postales saturées pour touristes à arnaquer. Les acteurs se débattent avec un script aux répliques pathétiques, faussement drôles, jamais émouvantes.

Même le générique d'introduction est mauvais, avec un titre en Arial gras suivi de calligraphies monstrueusement laides, toutes en rondeurs mal dégrossies...

Quant au scénario (Spoilers à partir de maintenant, mais bon, vous n'irez pas le voir alors ce n'est pas bien grave), il est abyssal de médiocrité. La bande annonce du film suffit à tout résumer. L'histoire s'ouvre sur l'année 2006, un 15 juillet. Puis le compte à rebours commence. Tout débute un 15 juillet 1988. Le film va avancer d'un an à chaque fois. 1989, 1990, 1991, 1992, 1993, etc.

Chaque année est l'occasion de faire le point sur ce couple de faux amis. On SAIT bien entendu qu'ils vont finir ensemble. On SAIT également que ça va mal finir. Le seul enjeu du film est de savoir qui va y passer pour laisser l'autre pleurant toute sa misère sirupeuse...

Mais là où le film est malhonnête, c'est qu'il s'ouvre sur l'année 2006. Alors quand on sent que la scénette de l'année 2005 s'achève, on frémit d'impatience, un sentiment de joie indescriptible nous submerge, la torture prend fin, liberté, liberté chérie, te voilà !

Et non !! Ce faux compte à rebours miévreux était un leurre ! Encore cinq années défilent, achevant à jamais le spectateur, trop ahuri de voir cette histoire se poursuivre... Quand enfin le sadisme s'achève, qu'on se rend compte que des spectateurs ont pleuré, on se sent bizarrement inquiet pour l'humanité d'être si facilement atteignable par tant de médiocrité.

Fuyez ce film.

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le 18 sept. 2011

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Hypérion

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