1992.


Le débutant Jeffrey Hilton fait parvenir un synopsis concernant le quotidien d'une équipe de chasseurs de tornades à Amblin Entertainment.
Ce brouillon rejoint le tiroir des nombreux unproduced scripts jusqu'à ce que Spielberg himself se penche dessus quelques années plus tard.


Dès lors - et depuis l'avènement des CGI qu'il contribua lui-même à populariser avec James Cameron - il commanda une réécriture au couple Michael Crichton/ Anne Marie Martin, tout en réfléchissant à la manière de financer le film.
Il réussit donc à obtenir un joint-venture entre sa boite - Amblin Entertainment -, Universal Pictures et Warner Bros Pictures, permettaznt ainsi de scinder les dépenses par trois, au vu du budget alloué aux CGI produit par Industrial Light & Magic.


Pour le couple vedette, Tom Hanks et Laura Dern furent approchés mais tous deux se désistèrent:
- Hanks préféra se concentrer pleinement sur sa première réalisation (That's Things You Do),
- tandis que Dern opta pour être lead and principal actress dans l'obscur Citizen Ruth...


C'est Cameron himself qui suggéra alors Bill Paxton à Spielberg, en lui disant que l'acteur avait un côté authentique parfait pour le rôle (et on ne peut décemment pas dire le contraire !).
Helen Hunt fut quant à elle retenue au vu de l'alchimie d'avec Paxton.


Pour la réalisation, ce fut l'ancien chef-op de Paul Verhoeven et McTiernan qui décrocha la timbale.
Encore auréolé de son succès surprise avec Speed, Jan de Bont s'impliqua fortement dans le film.
Trop, selon l'équipe du film...


Quand certains quittèrent le tournage en cours de route (des techniciens comme le DP Don Burgess et sa team, remplacé par Jack N. Green lui-même remplacé par de Bont himself, après avoir été blessé à la tête), d'autres continuèrent à travailler mais la bonne humeur en moins (Paxton mais surtout Helen Hunt).


En effet, ces deux derniers furent littéralement aveuglés par des projecteurs trop intenses (et disposés trop près d'eux) et durent arrêter le tournage pendant quelques jours pour recouvrer complètement leur vision.


Les problèmes n'étaient pas que techniques et humains, mais aussi du fait que le script subissait au jour le jour des changements importants.
Ainsi, Joss Whedon (alors juste un script-doctor inconnu), Steven Zaillian (Schindler's List, Mission: Impossible) puis Jeff Nathanson (même situation que Whedon) apportèrent officieusement (car aucun n'a été crédité au générique) leurs pattes au récit.


Jan de Bont réussit quand même à terminer le film sans se faire tuer, ce qui relève de l'exploit au vu des tensions régnant sur les plateaux de tournage...


Qu'en est-il du film ?


Main Title by Mark Mancina:
https://www.youtube.com/watch?v=dvfSZKddwdM


J'ai toujours eu un faible pour les manifestations naturelles que sont les orages électriques et les tornades, donc.


Alors quand j'eus vent de Twister, j'ai sauté dans le train (j'étais alors stationné dans une base aéronavale où j'effectuais mon Service National) et me suis rendu dans un multiplexe d'une ville très ensoleillée (de plus, c'était le mois d'août).
Et je suis plutôt bien tombé, car celui-ci avait prévu un dispositif en lien direct avec le film.


En effet, deux ventilateurs gigantesques (comme ceux servant sur les tournages) furent installés de part et d'autres de l'écran. Et à chaque scène "tornadesque", les ventilos nous décollaient littéralement la moumoute!
Effets garantis et immersifs!


Je l'ai donc vu il y a 20 ans (putain, 20 ans!!!) et une ixième fois cette année (2016, donc), pour fêter ces 20 bougies...


Non seulement c'est le meilleur film sur le sujet depuis toujours, (d'ailleurs, le scénario a été "chapeauté" par un membre du NSSL - soit National Severe Storms Laboratory, créée en 1964 dans l'Oklahoma) - et s'inspire en partie des expériences VORTEX (tentative de compréhension des faits météos amenant à la formation des tornades) mais en plus je ressens beaucoup de tendresse, envers les personnages composant l'équipe de Billy et Jo Harding.
Il y flotte un sentiment de réelle complicité, d'unité et leur allant envers leur boulot n'est que purement fédérateur, avec en tête un regretté Philip Seymour-Hoffman campant admirablement le génial et azimuté Dustin.


Mais c'est surtout le couple Billy/Jo qui me séduit le plus.
D'une part, l'inoubliable Bill Paxton et d'autre part Helen Hunt, sont tous deux excellents dans leurs rôles respectif, mais je me suis immédiatement identifié avec le-dit Bill.


Si j'avais été lui dans cette même configuration, j'aurais exactement réagi de la même manière.
Je n'aurai pu rester avec une femme aussi "carrée" et "rigide" que cette Melissa (Jamie Gertz incarnant très bien ce type de femme, un poil agaçante) et j'aurai forcément opté pour un retour avec cette Jo aventurière, jusqu'au-boutiste et un brin inconsciente !


Car à mes yeux, Twister ne traite pas que de tornades, il parle aussi d'une relation tourmentée par des flux ascendants, de brise de folie d'une équipe loyale et chaleureuse et de tempêtes d'opportunisme et d'égo surdimensionné (Cary Elwes, un peu sous-exploité tout de même).
Big-up pour la touchante Lois Smith (88 ans cette année) qui irradie toutes les scènes où elle apparait !


Que dire des SFX d'ILM , sinon qu'ils tiennent encore très bien la route (ou les champs), que la réalisation alors alerte de Jan De Bont, illustre parfaitement ce récit de Michael Chrichton et sa femme d'alors (Anne-Marie Martin), et que la chouette musique de Mark Mancina englobe le tout.


Ce film m’ébouriffera toujours la tignasse de par ces tornades magnifiques et imprévisibles, ces personnages si humains et ce sentiment d'impuissance devant une Force indomptable, se rapprochant plus d'un châtiment divin, aléatoire et destructeur que d'un "banal" (toutes proportions gardées) fait météo.


Et le métrage de se terminer sur l'exceptionnelle musique de Van Halen, avec son morceau Respect the Wind, intelligemment plaqué sur des images de cieux sombres et menaçants.


Un grand moment de cinéma sans prétention, extrêmement divertissant et mettant en vedette des phénomènes naturels qui nous dépasseront toujours...


A ce propos, je serai prêt à donner 10 ans de ma vie, pour pouvoir étudier les tornades durant 1 an! Et je suis on ne peut plus sérieux!
A propos de la réplique:


Melissa:
- "Is there an F 5? What would that be like?
'Preacher' :
- The finger of God..."


Pour ma part, je dirai juste qu'une F5, c'est la réponse de la nature à l'arrogance de l'Homme...


Amis des tornades, les tornades nous appellent!


Le Respect The Wind des frères Van Halen est un chef d'oeuvre musical d'une rare émotion. Les mélodies sont porteuses de grandeur mais aussi de mélancolie ainsi que d'un côté mystique profond.
Ce morceau est d'un sublime inaltérable à mes yeux. Et à chaque fois que je m'écoute, j'ai toujours une pensée pour Bill parti bien trop tôt, mais je suis aussi transporté par sa magnificence qui m'emporte par-delà les étoiles...


A la mémoire de Philip et de Bill, ad aeternam...


End Title by Mark Mancina/ Respect The Wind by Van Halen.
https://www.youtube.com/watch?v=g4E_bJsLVo4

Franck_Plissken
9
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le 13 juin 2016

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The Lizard King

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