Le premier opus nous familiarisait avec un ado faisant l'acquisition de sa première voiture (et de sa première gonzesse, l'un n'allant pas sans l'autre comme Hollywood nous l'a appris). Dans le second, notre jeune héros entrait avec moult émotions (rires) à l'université (enfin, pendant deux minutes). Dans ce troisième volet, le petit père cherche cette fois son premier job (et à changé de gonzesse au passage). Une évolution logique pour une sorte de trilogie initiatique revenant sur chaque étape importante de la vie d'un jeune américain. Le tout doublé d'une ode à peine camouflée à l'interventionnisme yankee.


Pendant une bonne heure, Transformers 3 tente maladroitement d'ancrer son récit dans l'histoire spatiale américaine, avec l'appui de Buzz Aldrin en personne et d'un horrible sosie numérique de Kennedy. Mais à l'instar du gerbant Pearl Harbor, le scénario donne davantage l'impression d'adapter l'histoire des USA à son univers plutôt que l'inverse, Michael Bay arrangeant une fois de plus les faits à sa sauce.


Le cinéaste multiplie une fois encore les personnages idiots et insupportables, ainsi que les sous-intrigues inutiles, pour en plus les abandonner à mi-parcours quand cela lui chante. Cela occasionne ce sempiternel rythme laborieux typique du cinéma de Michael Bay, même si cela reste heureusement moins catastrophique que pour Transformers 2, véritable cas d'école à lui seul.


En ce qui concerne le casting, cela reste le même son de cloche que précédemment. Passe encore que Shia LaBeouf soit à baffer et que Rosie Huntington-Whiteley semble avoir le QI d'une larve. Cela tiendrait presque du pléonasme, de toute façon. Mais voir des comédiens talentueux comme John Malkovich, Frances McDormand ou John Turturro se ridiculiser dans une entreprise aussi crasse fait déjà plus mal au cul.


Heureusement que Michael Bay finit par se rattraper dans sa dernière partie, immense morceaux de bravoure de trois bons quarts d'heure. Enfin décidé à tout faire péter sans se contenter de reprendre des plans entier d'un autre de ses films en ajoutant des robots sur l'image (https://www.youtube.com/watch?v=H7kcqB3thJM), il offre un gigantesque défouloir pyrotechnique assez incroyable, qui aura d'ailleurs fortement influencé Joss Whedon pour Avengers. Reste que malgré la qualité des effets spéciaux, la froideur ambiante et le manque total d'enjeux humains annihilent toute immersion et implication.


Interminable et con comme la lune, Transformers 3 est donc la conclusion d'une trilogie spectaculaire à sa sortie mais totalement obsolète aujourd'hui, ne laissant apparaître désormais que la vulgarité et la bêtise d'un cinéaste se torchant bien profond avec l'univers qu'il prétend construire. Mais en débranchant son cerveau, en laissant de côté tout le cynisme de l'entreprise et avec des potes munis d'un pack de six, cela peut le faire, au moins le temps de quelques séquences.

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le 6 juil. 2015

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Gand-Alf

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