"Ferrovipathes" (oui j'utilise le titre québécois, car il envoie du bois pis d'abord je fais ce que je veux, c'est ma critique, non mais !) nous emmène à Edimbourg, en compagnie d'une bande de potes accros (à la drogue, et quand ce n'est pas ça, c'est à la violence). Au programme, des thématiques lourdes et dures, abordées avec beaucoup d'humour noir, et une grande finesse. Boyle rassure, lui qui est capable du meilleur comme du pire. Et non, je ne citerai ni l'un ni l'autre, vous êtes grands, vous savez très bien de quels films je parle.

WHINERS USE DRUGS
De fix en aiguilles, le réalisateur nous dépeint une galerie de personnages colorés ou décolorés, tous plus ou moins attachants malgré tout.

Mark "Rent Boy" Renton, le bon gars (pas si bon que ça, mais chut !) un peu paumé. Un jeune Ewan McGregor étincelant au fond du trou (littéralement, pour ceux qui ont vu le film).
Spud, le vrai bon gars, la bonne poire même. Un Ewen Bremner attachant.
Sick Boy, le cinéphile qui veut se donner un style, toujours dans les coups foireux. Un Jonny Lee Miller solide et sûr de lui.
Tommy, l'Apollon qui prend soin de lui et qui ne se drogue pas. Mais saura-t-il résister à la tentation au premier coup dur, avec un tel entourage ? Un Kevin "Lucius Vorenus" McKidd chevelu et presque méconnaissable, plus fragile qu'il n'en a l'air.
Begbie, la tête brûlée. Clean, mais complètement barge, il ne loupe jamais une occasion de refaire le portrait du citoyen lambda, quitte à provoquer la bagarre. Un Robert Carlyle en roue libre, quitte à en faire parfois un peu trop.
Enfin, Diane, une rencontre qui va changer pas mal de choses dans la vie de Mark. Coup de foudre, elle devient très vite son héroïne. Une Kelly Macdonald un brin espiègle.

BORN SLOPPY
"Trainspotting", c'est avant tout l'histoire d'une bande de larves, dont Renton, qui veut s'en sortir. Car on peut taxer ce brave Mark de tout un tas de choses, mais de drogué, dans l'esprit plein de bonne volonté d'Obi-Wan, "cannot be" ! La question est de savoir s'il est en mesure de le faire, tout en aidant ses amis. Ou bien ces derniers seront-ils toujours là pour le faire chuter dès qu'il commencera à relever la tête ? Finalement, doit-il réellement attendre quelque chose d'eux, à part des ennuis ? Pour répondre à toutes ces questions, Danny Boyle usera de scènes tantôt drôles, tantôt choquantes, voire les deux. Et de nombre de répliques ô combien mémorables.

Mais ce que l'on retiendra également de l'expérience "Trainspotting", c'est la bande son. Underworld biensûr, mais aussi Iggy Pop, Blur, Lou Reed, Leftfield, New Order, Pulp, etc...sans compter l'exceptionnelle "Habanera" de Bizet. Bref, la BO est juste parfaite, et dynamise encore plus l'ensemble.

Alors, film générationnel ou non, "Trainspotting" secoue, dérange, interpelle. Dans le pire des cas, il divertit. Personnellement je reprendrai bien un fix. Le dernier, promis.
Gothic
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le 13 oct. 2013

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Gothic

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