Heroin.

Venant tout juste de lire le roman original d'Irvine Welsh, je me dis que le moment est fort propice pour me replonger dans le film culte de Danny Boyle, qui avait fait sensation lors de sa sortie en 1996 et qui aura bercé mon adolescence en quête de récits bien trashouilles.

Là où le roman de Welsh optait pour différents points de vue, le film de Boyle fait le choix d'une narration plus fluide, certes plus classique mais surtout moins bordélique, se concentrant sur l'essentiel, à savoir les déboires d'un jeune toxico plein de bonnes volontés mais poursuivit par les emmerdes, impeccablement campé Ewan McGregor.

Rythmé par une bande son du tonnerre de Dieu, "Trainspotting" est un rollercoaster intensément rock'n'roll, dopé au speed et à l'humour noir, ne cachant rien des horreurs d'un tel milieu mais ne montrant jamais ses personnages comme des victimes, faisant le choix judicieux de ne jamais s'appesantir sur leur sort.

Le film de Boyle est au contraire incroyablement drôle et fun, parfois même surréaliste, rempli jusqu'à la gueule de séquences mémorables et de répliques instantanément cultes, squatté par la plus belle bande de bras cassés de toute l'Ecosse, mention particulière pour Robert Carlyle, inoubliable en sociopathe à moustache.

Universel et volontairement optimiste derrière ses atours trash, d'une énergie propre à vous propulser sur orbite, "Trainspotting" est pour moi LE chef-d'oeuvre de Danny Boyle, alchimie presque miraculeuse qu'il ne retrouvera qu'en de très rares occasions.