Le film est une succession de sketches portant sur la vie sexuelle. Chaque sketch porte en guise de titre une question très fleurie, mais n’a en réalité qu’un rapport souvent assez vague avec son titre. Etant donné le titre et le sujet du film, il est inutile de préciser que celui-ci s’adresse à un public plutôt averti…


« Les aphrodisiaques sont-ils efficaces ? » : Dans un château médiéval, le bouffon (Woody Allen) est amoureux de la reine (Lynn Redgrave). Mais lorsqu’ils se retrouvent secrètement, c’est pour que le bouffon découvre que le roi (Anthony Quayle) a mis une ceinture de chasteté à la reine…
Une parodie de Shakespeare raisonnablement amusante, plus burlesque que vulgaire, pas très élaborée, mais qui se laisse regarder.


« Qu’est-ce que la sodomie ? » : Un berger arménien (Titos Vandis) amoureux de sa brebis apporte l’animal à un grand médecin américain (Gene Wilder), pour lui demander pourquoi elle ne semble plus amoureuse de lui. Seulement, c’est le médecin qui tombe amoureux de la brebis...
Sans doute un des pires sketches du film. Les acteurs sont plats, les dialogues insipides et l’humour inexistant, renforçant en conséquence le côté graveleux du court-métrage. On aurait bien besoin des panneaux « applause » ou « laugh » pour nous avertir à quel moment on était censé rire…


« Pourquoi certaines femmes ont-elles du mal à atteindre l’orgasme ? » : Fabrizio (Woody Allen) est désespéré : il vient de se marier avec la plus belle femme du monde, mais celle-ci ne parvient pas à atteindre l’orgasme lorsqu’ils font l’amour. Fabrizio demande conseil à ses amis, et finit par se rendre compte que sa femme ne parvient à jouir que dans les lieux publics.
Woody Allen revient devant la caméra, et la qualité du sketch s’en trouve sensiblement améliorée. On ne passe pas un grand moment pour autant, mais au moins, c’est divertissant.


« Les travestis sont-ils des homosexuels ? » : Sam (Lou Jacobi) et Tess vont rendre visite aux parents de leur futur gendre. Au cours du repas, Sam prétexte un besoin urgent pour se réfugier dans la chambre de leur hôtesse et s’adonner à sa passion secrète : le travestissement.
Un sketch vaguement amusant grâce au rocambolesque des situations dans lesquelles se trouve plongé Sam, mais rien de vraiment incontournable. A réserver à ceux qui trouveraient drôle de voir un homme au physique de camionneur se faire passer pour une femme. Pour les autres, à zapper.


« Que sont les pervers ? » : Une émission télévisée invite des téléspectateurs pour faire deviner leur perversion à un jury et lui donner corps sous les yeux du public. Cette semaine, un exhibitionniste et un rabbin juif sont invités.
Le sens de l’absurde allénien est bien présent, mais pourtant, il tourne à vide dans un sketch, d'où toute forme de bon goût est littéralement absente, et qui ne parvient qu'à nous extirper difficilement un ou deux très vagues sourires. "C'était pas mauvais, c'était très mauvais !" aurait dit un autre génie du rire...


« Est-ce que les expériences scientifiques en matière de sexualité servent à quelque chose ? » : le docteur Bernardo (John Carradine) reçoit deux invités, une journaliste (Heather MacRae) et son futur assistant (Woody Allen). En leur montrant ses expérimentations sur le sexe, un accident survient et donne vie à un énorme sein gonflé au silicone. Celui-ci s’échappe du laboratoire…
Malgré la présence d’un Woody Allen comme toujours excellent devant la caméra, ce sketch ne parvient pas à décoller, gâché par un mauvais goût certain et un humour qui ne fait mouche qu’une fois sur cinq. Bien essayé, mais encore raté !


« Qu’est-ce qui advient durant une éjaculation ? » : Le corps humain est décrit comme une immense usine bourdonnante. Lors d’une rencontre amoureuse, on assiste aux problèmes de communication entre le centre de contrôle de l’homme et son centre de lancement des spermatozoïdes.
Enfin !!! Miracle, on rit, et plus d'une fois ! Seule séquence tout-à-fait réussie du film, ce sketch est un vrai sommet du cinéma allénien, qui parvient à faire disparaître le graveleux de son sujet derrière un humour à toute épreuve, absolument hilarant. Dommage qu’il ait fallu attendre les dix dernières minutes de film pour goûter enfin le génie de Woody Allen dans toute sa splendeur…


Malgré tous ses efforts pour tenter de nous arracher quelques rires, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... est donc un Woody Allen vraiment mineur, dont on gagnera à ne regarder que le sketch final (et à la rigueur, si on veut faire des prolongations, le troisième), le reste n'étant guère incontournable, voire carrément à jeter. Dieu merci, Allen fera bien mieux par la suite.


*Woody Allen, évidemment.

Tonto
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le 3 févr. 2017

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Tonto

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