Tous en scène
6.5
Tous en scène

Long-métrage d'animation de Garth Jennings (2016)

Film doté d’une belle bande-annonce extrêmement motivante, Tous en Scène est typique pour moi de ce que tant de films pour enfants sont aujourd’hui : un mélange d’émotion, de beaux moments techniques, et de vide, le tout rempli par une gigantesque vitesse nous amenant à demander « pitié, laissez nous respirer ».


Tous en Scène raconte l’histoire de Buster Moon, propriétaire d’un théâtre au bord de la faillite, qui décide d’organiser un grand concours de chant pour remettre sa structure à flot. Malheureusement une erreur de sa secrétaire fait que le prix annoncé passe de 1000 à 100 000$. Immédiatement, les auditions sont un succès et les nouveaux talents nombreux.
Pourtant, entre les difficultés de chaque chanteur et le mensonge sur lequel Buster bâtie son édifice, l’échec se fait menaçant.


Je n’ose prendre le temps de trop développer dans le synopsis les différents personnages car là se trouve finalement la grande faiblesse de ce film : trop de personnages, trop d’intrigues et un manque d’exploitation de chacun alors qu’ils sont tous attachants et intéressants.
Le problème majeur finalement pour moi est de concentrer le film sur Buster alors que les chanteurs et chanteuses sont bien plus intéressants. Le film donne d’ailleurs une certaine place à Ash, la porc-épic rockeuse, dans une relation toxique avec un mec qui finit par la quitter dès qu’elle commence à briller. De même Johnny, un gorille en relation difficile avec son père, chef d’un gang, a de vrais beaux moments, sa prestation finale permettant à son père de se rendre compte de ses mauvais choix de vie, l’obligeant à ne pouvoir voir son fils briller est vraiment un passage magnifique du film.
À côté de cela, on regrettera par exemple que Rosita, la truie mère de famille et femme au foyer ne soit pas plus exposée, restant finalement dans son rôle là, même si elle retrouve toute son énergie perdu grâce à Gunter, un cochon danseur à l’accent allemand. Meena, une éléphante à la voix magnifique est trop timide et même si son parcours est réel, cela manque de développement. Mike, un jazzman crooner plutôt roublard n’a pas pour sa part une vraie rédemption ni une vraie fin, donnant l’impression que le film a même oublié une scène.


Tout va vite, tout va très vite et même trop vite. Les différentes phases sont d’une rapidité extrême. Immédiatement les personnages pardonnent à Buster, dès que la supercherie est découverte, celui-ci n’entre dans une phase de doute que le temps d’une poignée de minute.
Le film s’enchaîne, reposant sur un Deux ex Machina pour la solution, de manière très classique il est vrai. Les personnages manquent souvent d’un approfondissement réel au vu de leurs intérêts et doivent trop se limiter à une seule scène. Pourtant, il y avait réellement moyen de faire plus, de donner plus, avec une petite demi-heure en plus au hasard et un montage différent.


Simultanément le film propose quelques bonnes idées. Outre la scène d’inondation qui est vraiment bien construite, assez belle sur le plan technique, on notera de manière anecdotique mais amusante le meilleur usage du Cri de Wilhelm que j’ai entendu depuis des années ! Quel plaisir de voir ce gimmick utilisé de manière intelligente, pour une fois !
De manière plus impactant, on a quelques beaux morceaux sonores, encore heureux me direz-vous. Outre le retour régulier des Beatles, c’est bien Elton John qui pour moi est le plus glorifié dans la version de I’m still standing. Magnifique !


On aurait cependant aimé peut être de meilleurs choix musicaux dans la globalité du film.


Le film est donc pas mal, parfois inventif, surtout au niveau des personnages, mais trop souvent il ne veut pas faire de vague, rester accessible, et surtout rapide à regarder, ce qui donne un sentiment global parfois trop décevant.

mavhoc
5
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le 7 juil. 2020

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mavhoc

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