
Quel étrange concept que de construire le scénario d’un film d’animation autour d’un concours de chant, et ce même si les participants sont d’amusantes bêbêtes. L’idée de voir un cochon, un hérisson ou un gorille se succéder pour interpréter une demi-centaine de chansons pop des dernières décennies ne revêt a priori pas un grand intérêt.
La première partie du film, sorte de pastiche anthropomorphe d’American Idol, ne fait rien pour aller à l’encontre du scepticisme original. Et puis progressivement les personnages commencent à se dessiner, l’humour à faire surface, le rythme à prendre, pour faire de Tous en scène un très honnête divertissement, assumant son statut de feel good movie éphémère et périssable, de ceux qui supportent difficilement un deuxième visionnage. Souffrant de longueurs inévitables lorsqu’il faut enchainer des tubes par définition inégaux, le film manque aussi cruellement de second degré et de plusieurs niveaux de lecture. La comparaison avec l’excellent Zootopie, qui mettait aussi en scène une cité animale, est d’autant plus douloureuse.
Reste que s’il s’adresse principalement aux têtes blondes, Tous en scène réussit quand même à dépasser les limites de son pitch bancal pour imposer sa bonne humeur, son humour et sa vitalité. Et aussi parfois à nous faire taper du pied … c’est sans doute toute sa réussite.