Top Gun
5.8
Top Gun

Film de Tony Scott (1986)

Quand t'as 10 ans, ce film est l'une de ces œuvres idéales pour lesquelles tu ne saurais avoir aucun recul critique. Bah nan t'as 10 ans. Hé. Le recul critique, tu laisses ça aux autres, t'auras bien le temps de te prendre la tête plus tard. C'est donc juste un film avec un type trop cool parce qu'il est un as du pilotage et qu'il emmerde ses supérieurs en faisant des pirouettes avec son gros F-14 au ras des tours de contrôle. Pour rigoler. Le film te balance un tas de répliques que tu ne comprends absolument pas, du genre "250 nautiques seulement ? Virez les moi d'là !" (c'est quoi un nautique putain ?). "On est short pétrole !" ("short" ? Ça veut dire quoi "short" ?), mais c'est pas grave du tout parce que tu trouves ça absolument génial. Des fois même, ça a une consonance carrément sympa "Je sors les aéro-freins !", "Je l'ai shooté.", "J'étais inversé.", et tu rêves d'avoir un jour, on n'sait trop comment, l'occasion de ressortir ces mots sur une musique de fond braillée par Kenny Loggins.


Ce film est une description des années 80 au cinéma et se développe en quelques points fondamentaux :
- Kenny Loggins, donc, qui hurle dès les premières détonations de réacteurs lors de la scène d'intro sur de la grosse guitare électrique. Ça suffit pour propulser les gros avions de la dite scène au panthéon des ouvertures cultes.
- Une scène d'intro donc, mythique, anthologique, en musique, avec une tribu de types solidement harnachés gesticulant dans tous les sens leur silhouette découpée sur le soleil rasant, huilant leur chorégraphie au millimètre pour lancer vers les cieux les aigles de fer.
- Tom Cruise qui n'essaie pas de faire autre chose que le rôle pour lequel il est choisi : Tom Cruise. Le type est un prodige à tous les niveaux enveloppé dans une tête brûlée, tombant sans peine filles, supérieurs et méchants très méchants. Une sorte d’icône. Les super héros contemporains semblent s'inspirer comme ils peuvent de Tom Cruise pour créer leurs personnages mais c'est encore bancal.
- Tony Scott qui monte son film de manière frénétique et ingénieuse, offrant des chorégraphies aériennes qui écrasent tout ce qui s'est fait dans le genre depuis, et ce sans ordinateurs.
- Harold Faltermeyer, le type qui composait toutes les BO des années 80, du Flic de Bervely Hills à Running Man et qui offre ici un accompagnement discret mais fort plaisant à Kenny Loggins et tous les autres (ouais y en a une flopée).
- Cette passion amoureuse de la caméra pour les gros engins, une moto, une voiture rondouillarde rigolote, des gros F14 Tomcat, Tom Cruise, des gros Mig 28... Sorte de prémisse aérien et tout de même nettement plus sympathique des futures odes routières à la testostérone et aux carrosseries que seront les multiples Fast and Furious et autres clones du même genre.
- Des rivalités musclées, des douches au terrain de beach-volley, dans les vestiaires comme dans les airs.
- De la punchline, du sourire en coin et de la cool attitude en toute situation. Les indestructibles. Meilleurs des meilleurs. Crème de la crème. Tout ça.
- Jusqu'à l'évènement dramatique qui plonge le héros dans une introspection torturée avant de faire un come-back en musique pour sauver le monde.
- Un final qui montre les personnages un par un à l'écran sur un rock nostalgique puis un plan du coucher de soleil.


Tout ça contribue à faire de ce film une petite friandise intemporelle, avec ses côtés hilarants, comme des néons surgissant à l'écran pour rappeler "ANNÉES 80 !!!" et ses côtés sacrément jouissifs, comme toutes ces chorés de F14 et Mig28 qui restent toujours aussi bluffantes et ravivent bien des souvenirs chez un gosse qui était jadis fan d'avions en plus d'être accroc aux dinosaures.

Créée

le 2 janv. 2015

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zombiraptor

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