Le film démarre dans une pièce sans âge, à la tapisserie aux médaillons qui fleurent bon la province et les vieilles habitudes. Un homme, la trentaine visiblement adolescente, des cheveux longs encadrant une calvitie un peu précoce, joue de la guitare basse en chantonnant. C'est Maxime, vague chanteur rocker, ayant obtenu un petit succès critique lors de la sortie de son premier album, qui vient se ressourcer et trouver l'inspiration pour une prochaine production. Il retrouve son père ( Bernard Menez, très bien ), retraité au passé d'homme à femmes et au présent encore dragueur et sa petite maison provinciale sans âge et simple. Lors d'une interview pour un quotidien local, il rencontre une très jeune journaliste, Mélodie (Solène Rigot, très bien aussi, aperçue il y a peu dans Lulu, femme nue). Le courant passant pas mal entre eux, une liaison s'engage et semble partie pour durer malgré quelques hésitations. Mais lors d'un déplacement de trois jours, la jeune fille ne donne plus de nouvelles...
La veine très naturaliste de ce film lui donne un petit côté "film d'auteur fauché" mais la présence de Vincent Macaigne, LE comédien incontournable du nouveau cinéma français, apporte à "Tonnerre" un statut de "film d'auteur nouvelle nouvelle vague" pas négligeable. J'ai l'impression que sans lui, le film n'aurait pas suscité un tel intérêt critique (comme d'ailleurs "La fille du 14 juillet" ou " La bataille de Solférino" qui sont devenus les deux meilleurs films français de 2013 selon les commentaires des bilans de fin d'année). C'est vrai que lui aussi est très bien, oscillant entre un attardé au regard un peu lunaire et un jaloux à la violence latente. Cependant, "Tonnerre" reste un petit film dont l'intérêt est plus dans la manière dont il appréhende le réel, façon chronique documentaire, que dans son histoire dont le développement en deux parties aux tonalités un peu différentes, donne au projet un côté un peu bancal. Il nous montre une France régionale, un peu triste, vaguement réveillée par quelques technologies innovantes mais recroquevillée sur elle même, loin du clinquant de la ville. On y vit, on aime toujours très fort, mais surement de plus en plus difficilement comme le montre cette scène très émouvante chez le viticulteur ayant pensé au suicide.
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pilyen
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le 2 févr. 2014

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