Je ressors de ma séance cinéma de TITANE de Julia Ducournau.
Je l'attendais au tournant après son premier film, GRAVE.
TITANE transforme l'essai de son premier film et se hisse 10 crancs au-dessus. #juliaducournau fonce tête baissée et ne se refuse rien, n'a aucune limite et je pense que la confiance en elle qu'elle a acquise après GRAVE y est pour beaucoup.
Que ce soit clair, TITANE fera potentiellement fuir certains spectateurs de la salle tant il fait parfois appel à des reflexes défensifs de rejet de la part de son spectateur. J'ai cramponné mon siège une bonne dizaine de fois. Mais la violence graphique présentée n'est jamais gratuite, a l'instar de GRAVE. Je dirai même que c'est encore plus vrai ici.
AGATHE rousselle trouve dans ce premier erôle un défi d'acting complètement dingue et elle ne démérite jamais, elle est parfaite, convaincante et a l'image du film. Vincent Lindon trouve ici un rôle inédit et complètement innatendu.
La réalisation est impressionnante et on sent que Ducournau ne doute plus du tout d'elle, jamais. Elle a repris le même directeur photo que sur son premier film et poussé le curseur de ses exigences esthétiques.
TITANE doit être vu pour la fierté de voir une réalisatrice française démolir notre façon de faire du ciné dans l'hexagone (le film a une signature visuelle évidente), son jusqu'au boutisme, qui n'a pas peur du ridicule même si elle peut tendre parfois a le frôler (mais son courage de s'y risquer est admirable) et pour sa manière d'aller là ou on ne l'attend pas.
Même la bande-annonce ne révèle au final rien du tout, et c'est assez rare pour être souligné.
Rarement un film ne m'aura à la fois autant déstabilisé dans mes attentes, mis mal à l'aise a chaque instant, secoué viscéralement, fait rire parfois aussi (oui parce que Ducournau se permet aussi des moments d'humour noir bien mieux géré que dans GRAVE) et voir apparaître le générique de fin avec le sentiment d'avoir vu quelque chose d'hybride aussi horrible que beau.
Bluffant.