Si l'intrigue est tout à fait anodine, voire maigre ("Thor sauve le monde"... non, pardon, "Thor sauve tous les mondes, une fois de plus"), heureusement, ça donne l'occasion aux artistes numériques de s'éclater un max. Et leur délire fait vraiment plaisir à voir, comme j'avais applaudi pour les Gardiens de la Galaxie ou les batailles spatiales de l’Épisode VII. J'ai cette faiblesse de passer un bon moment quand mes yeux sont occupés à plein régime. Ici, ça défouraille à tout va, ça virevolte joyeusement, ça démolit à tours de bras, ça atterrit dans des nuages de projections, ça meurt dans d'élégantes apothéoses numériques, bref, je n'ai pas vu passer le temps. Et fort heureusement, ça m'a distraite du jeux assez lamentable de la plupart des comédiens, en sous-régime, voire carrément à contre-emploi, si l'on considère la prestation pathétique de Nathalie Portman, visiblement égarée dans une histoire assez niaise qui la maintient fermement la tête sous l'eau du début à la fin. Elle ne donne même pas l'impression de s'amuser. Si Asgard tout entier n'avait pas été en train de s'effondrer autour d'elle, j'aurais eu de la peine. Mais enfin, bon, une petite partie du Panthéon viking y laisse des plumes dorées, ça fait des choses à raconter à nos petits-enfants après la lecture de Thorgal le soir pour s'endormir... Juste un mot sur ces bombes dopées à l'antimatière qui vous malaxent un personnage de belle façon avant de l'anéantir totalement... oh, la jolie trouvaille, bien festive, et exploitée à merveille par les magiciens de l'écran. En résumé, une niaiserie tout à fait oubliable que j'ai eu grand plaisir à regarder, n'eussent été les séquences réservées aux canards boiteux sensés donner à Thor l'envie de sauver notre lamentable humanité aux marottes dérisoires et au caractère relevant de la psychiatrie. Zut, en fait, les films de superhéros flattent la misanthropie !