Après cinq ans, le Marvel Cinematic Universe a atteint une vitesse de croisière plus qu'appréciable, avec, pour consécration, un Avengers en forme de fantasme ultime devenu réalité.


Pourtant, à l'aube de sa phase 2, et au moment de désigner la franchise un peu à la traîne de l'univers étendu, un nom s'impose, quasi immédiatement : celui du dieu nordique.


La faute sans doute à un premier épisode mal équilibré, entre ce qui voulait être, pour Kenneth Branagh, une tragédie shakespearienne, l'ambition a moitié spectaculaire du comic book movie, un humour mal dosé qui nuisait quelque peu à l'aura de son héros, et le décor désolé d'un Nouveau Mexique small teuf et anonyme.


Dès lors, en plongeant dans Le Monde des Ténèbres, on appréhende une nouvelle semi déconvenue. Et s'il est vrai que l'on perd un peu de la personnalité d'un réalisateur chevronné aux commandes, ce nouveau Thor gagne à l'évidence en enthousiasme dans le spectacle proposé.


Et le spectateur sera tout d'abord surpris des références disparates convoquées à bord de l'entreprise. Si l'on passera celle amenant directement à la série médicale Chicago Hope, ce qui frappe en premier lieu, c'est ce "trou de réalité" qui a tout d'un bug inattendu dans la Matrice, tout droit issu du court-métrage Program, au menu de l'anthologie Animatrix. Un trou de réalité qui abolit les lois de la physique et qui prépare incognito les fondements du climax du film, qui reprend à son compte, rien de moins que le final de... Monstres & Cie. En y ajoutant un Mjollnir essayant de revenir avec difficulté dans les mains de son propriétaire. La dernière ligne droite de Thor : Le Monde des Ténèbres se montrera donc des plus ludiques et satisfaisantes.


Entre ces deux séquences là, que du classique dans une franchise qui reprend cependant quelques couleurs. Si l'humour crétin est toujours là, il semble un peu moins envahissant en s'acharnant moins sur Thor que sur Erik Selvig, qui ne semble plus rien avoir à sauver question dignité aux yeux des exécutifs Marvel. L'action, quant à elle, se montre généreuse et divertit à coup sûr, à l'image de ce raid destructeur sur Asgard permettant de mettre en lumière la malfaisance des elfes noirs, nouveaux ennemis du dieu du tonnerre.


Et puis, surtout, il y a Loki. Et Tom Hiddleston qui vole chacune des scènes dans lesquelles il apparaît, dont la plus séduisante et surprenante de ce nouvel opus à base de traîtrise perfide dont il a le secret. Illustré dans toute sa versatilité, le personnage s'impose encore une fois comme le meilleur méchant de la galaxie Marvel.


Alan Taylor, lui, maintient le cachet de la superbe direction artistique de son aîné, et offre de la jolie heroic fantasy plutôt bien emballée. Il ne se trouve à aucun moment dépaysé dans son infidélité à la série Game of Thrones, trouvant même à réinterpréter la cité d'Asgard comme un peu plus médiévale.


Soit de quoi décrire une belle escapade à travers les royaumes, fort divertissante, même si Thor : Le Monde des Ténèbres ne s'imposera a aucun moment comme l'opus le plus inspiré ou stimulant de l'univers Marvel.


Behind_the_Mask, adepte des Thor-gnoles.

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le 8 oct. 2020

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