Pince mi et Thor sont dans un bateau. Qui gagne à la fin ?
Thor, le monde des ténèbres sort, et vous avez l'impression que c'est un direct to DVD de luxe, un film de série BZ (si si ça existe, regardez dans Excel, quand vous arrivez au bout de l'alphabet, ça continue) au budget pharaonique, et rempli d'acteurs connus (qui cachetonnent à cause de leur dépendance à la drogue/à la thune, rayez la mention inutile) maquillés comme des voitures volées.
Du coup, pour ne pas faillir à sa réputation qui le précède, Thor est une accumulation sans fins de clichés honteux et pénibles. En voici un petit florilège, juste pour vous donner envie :
- les mecs de l'espace sont hyper méchants, teigneux, hargneux, ils ont des cornes... et de l'humour
- la guerre c'est easy, d'ailleurs on se marre bien en la faisant
- Thor a la voix de Gannicus (Spartacus, si vous n'avez pas vu la série, vous avez raté votre vie), comme tout blondinet imberbe ou presque aux cheveux longs et aux pectoraux saillants qui se respecte (enfin, vous avez compris).
- la copine de l'héroïne est un peu folle et méchante mais reste sexy quand même (et notamment parce qu'elle est dérangée)
- il y a une brunette canon et amoureuse du héros et le héros veut pas la baiser et on sait pas pourquoi et on ne peut définitivement absolument pas comprendre
- on suit un mythe foireux aux règles débiles qui justifient le film, sans qu'on comprenne rien ni qu'on n'en ait quoi que ce soit à foutre
- le mec qui ramasse de la terre, accroupi, avec des gants
- une armée d'elfes noirs composée de mâles uniquement. Ils défient les lois de la Manif pour tous, et se reproduisent en s'enculant probablement, parce qu'ils se reproduisent comme des insectes, et il y en a beaucoup beaucoup, et ils sont tous guerriers
- dans l'espace, vous n'avez pas besoin de respirer, et puis le son y circule, pépère
- le noir est sacrifiable (et sacrifié, oups spoiler)
- comme dans tous les films cheap, l'héroïne est maquillée comme une pute bulgare de quarante ans. Dans Thor, la pute bulgare de 40 ans est incarnée par Nathalie Portman
- les concepts de distance et d'architecture sont abolis.
- pour les besoins d'un scénario pourri, on est forcé de se fier à la personne à laquelle on ne voulait surtout pas faire appel parce que... parce que c'est comme ça, c'est pour le suspens. Allez vous faire foutre si vous n'êtes pas contents
- il y a des méchants génériques et anonymes, masqués, un peu comme dans Bioman. Ils bougent les bras et marchent comme des robots idiots, comme dans Bioman.
- c'est devenu une mode, mais à un moment, un type va filmer un truc avec son téléphone pour le foutre en ligne.
- à la fin, le gentil gagne, et tout le film n’est qu’un prétexte qui annonce, dans une scène post générique dont le seul mérite est encore d’afficher une bonnasse chelou, la suite, et le retour de Thor. Youpi, on a hâte.
Voilà le tableau. Ça donne une bonne idée du contenu du film, de son intérêt, des surprises qu'on y trouve et du plaisir qu'on y prend.
Il y a bien une ou deux scènes sympa, dynamique et tout, mais c'est tellement chiant, faussement drôle avec toutes ces vannes désabusées et auto parodiques lancées par WTF TOUS LES RÔLES SECONDAIRES EN FAIT, y'a juste Thor et Jane qui sont sérieux, ces personnages sans fondement, creux comme un coquillage trouvé sur le sable tiède d'une fin d'été à Palavas, qu'on n'a pas du tout envie de se laisser attendrir.
Et le montage est tellement foireux que non, décidément, ce sera pas possible, c'est pas ça un film. Ou alors c'est un mauvais. Un très très mauvais. Genre comme Iron Man 2 ou Captain America. Voyez le genre.
