Everything went better than expected
Le côté absolument aléatoire des bus rennais un jour férié ayant décidé que je n'aurais pas droit à ma double séance de ciné ce soir, le choix cornélien entre Prisoners et Thor 2 s'est posé à moi. C'est donc tout naturellement que mon masochisme habituel (Celui qui fait que je vais voir chaque Dreamworks qui sort et anéantit mon espoir à chaque fois) m'a dirigé vers Thor 2, et aussi un peu vers la possibilité d'enfin voir un blockbuster en VO à Rennes. (Mais quand même, j'me réserve Prisoners pour demain, faut pas déconner)
Autant le dire, après le premier Thor, je m'attendais au pire, et le pire a commencé à s'étaler devant mes yeux. Le film s'ouvre sur deux scènes de combat chorégraphiées sur un Post-It, avec des gens au look discutable au vu de la charte graphique de Thor, et des CGI qui crament la rétine qu'on essaye de cacher tant bien que mal en enchainant des plans d'une demi-seconde (Bon ceci dit les scènes ont visiblement dû être tournées en dernier en 4 minutes chrono mais ça pardonne rien). Puis on nous introduit le méchant et son arme. "Ahah, je suis le méchant. Pourquoi? Mais parce que je suis méchant. Et je vais récupérer mon arme et faire des trucs de méchant ! Elle fait quoi? Ahah ! Bah c'est une arme quoi, ça sert à armer... Enfin je crois.".
Ah on le sent l'investissement dans le scénario. (Méchant fort charismatique au passage, puisqu'en plus d'être un acteur que seuls trois hardcore fans de Dr Who reconnaitront, il a le visage purement et simplement immobile sous son masque/ses 8 kilos de maquillage.)
Puis arrive le moment où Jane Foster (© Viktor Alexandrovitch, tout le monde l'appellera par son nom complet pendant tout le film), la copine de Thor, pas très à l'aise lors d'un rendez-vous galant, se fait interrompre par sa pote qui a trouvé, COMME PAR HASARD, une faille gravitationnelle à deux pas d'ici, s'y rend donc, et met les pieds COMME PAR HASARD dans un putain de portail qui la mène COMME PAR HASARD devant l'arme machin qui était planquée depuis 5 000 ans. Et il a fallu quatre scénaristes pour écrire ça.
À partir de là j'avais déjà abandonné l'idée de voir un film avec une trame principale consistante. Malgré ça, Darcy, la pote de Jane Foster incarnée par Kat Dennings, me maintenait dans l'idée que le film que je regardais était pas si mauvais que ça. Le personnage était tellement décalé que j'me suis demandé si Deadpool allait pas sortir de son corps façon Alien.
Puis là, enfin, et c'est sûrement là qu'a dû intervenir Joss Whedon, le personnage de Loki est réintroduit et le film s'emballe, Tom Hiddleston (Il m'aura fallu du temps pour apprécier cet acteur à sa juste valeur mais c'est chose faite !) nous fait une explosion de charisme, et la trame de la relation amour/haine entre Thor et Loki prend le dessus sur la trame principale ("Donc en fait, au lieu de laisser l'arme en sécurité, tu comptes aller la donner au gros méchant, et lui casser la gueule au moment où tu lui donneras?" "Et ouais" "Et le fait qu'il t'ait cassé la gueule deux scènes avant ça te met pas la puce à l'oreille?" "Euh nan" "Et sinon, bien la drogue à Asgard?")
Le film enchaine ensuite entre passages sur Thor et Loki, scènes de combat douteuses mais moins qu'au début, gags/clins d'œils/caméos excellents et bien dosés, scènes de combat acceptables, et quelques points scénario malheureux mais qu'on oublie vite. J'ai apprécié.
Au final, la bonne surprise ne vient pas de là où on l'attend, entre Chris Hemsworth et son personnage qui se doit d'être une brute écervelée, et un Anthony Hopkins fort décevant, et des scènes d'action aux CGI grandiloquents, mais de ses personnages secondaires, Loki le premier, et de son esprit Avengers, dans l'humour comme dans le screenplay décalé de certaines scènes d'action.
J'ai apprécié.
Kat Dennings et Tom Hiddleston vont sur la liste des acteurs que je vais suivre de près.