À Thor 2, tordu. Un appel à l’infinité dès le départ, c’est un peu un aveu d’impuissance. Au moins, Le Monde des Ténèbres a du mouvement, contrairement à ce que j’ai reproché au premier opus. Les mondes ne sont plus minimalistes, même si l’on retrouve le F4 divin d’Asgard. Remarque, Taylor arrive à en dégager quelque chose de mieux là aussi, figurant mieux le bout du monde et le contact de cet Olympe nordique avec le cosmos, faisant de Heimdall non plus un gardien mais un lien.
Diantre, les Elfes Noirs ont même une langue à eux, et jolie avec ça ! C’est beau de voir le conlanging s’étendre au-delà de ses mondes apparemment endémiques (LotR et Avatar). Ça change des combats, toujours plus spectaculaires mais particulièrement mal micro-scénarisés ici. Vive Loki, particulièrement attachant pour un méchant, dont les traits de caractère sont formidablement soutenus par Tom Hiddleston. Là aussi, c’est en contrepoint de Portman ; elle est juste agaçante, presqu’aussi horripilante que son assistante. Faisant partie du trio, Skarsgård est affecté ; diantre, je ne pensais pas que leur superficialité initiale pouvait devenir aussi cheesy. Ils laissent d’ailleurs s’échapper la science, vitale pourtant dans le parallèle entre le rationnel et l’irrationnel.
Bref, le film est OK en soi, mais tout ce qui pouvait potentiellement donner son intérêt à la saga lui file entre les doigts. Il se résume à un space opera hésitant qui se sert des effets spéciaux comme d’un maquillage et se repose sur les acquis de certains acteurs. Moins oubliable qu’Iron Man 3 qui le précède, il est moins bon aussi, ignorant de ce cordon qui pourrait lier l’Homme à ce qu’il y a au-dessus de lui et dont le spectateur est friand.
Quantième Art