Pour que les choses soient claires, je vais ici chroniquer non pas la version cinéma mais la version longue inédite disponible en bonus sur le BluRay. Enrichie d'un quart d'heure de scènes supplémentaires, le film gagne paradoxalement en rythme et en tension.
Park-Chan Wook s'est librement inspiré de l'oeuvre d'Emile Zola "Thérèse Raquin" qui parle d'une femme mal mariée, frustrée, qui s'ouvre à l'amour jusqu'à commettre l'irréparable. A cette base littéraire, il y insuffle une part de fantastique.
Un jeune prêtre catholique revient d'Afrique où il a expérimenté un vaccin en cours d'habilitation, il est secouru grâce à une transfusion d'origine inconnue qui va transformer sa vie. Il est plus sensible, développe une acuité décuplée, devient charnel, et à soif des plaisirs de la terre et de la chair. Il passe de statut de saint à celui d'être de chair et de sang.
Sang-hyun va donc devoir faire face à la fois à sa transformation physiologique, à son statut de miraculé et à sa crise de foi que violent ses désirs tout neufs.
Figure tragique, héros victime du sort qui l'accable Song Kang-ho, offre au spectateur un personnage complexe riche en contradictions.

La place de la musique dans la vie des protagonistes et dans l'expression de leurs sentiments, de leurs états d'âme. Ce que les personnages jouent, écoutent ont une signification pour eux comme pour le spectateur.
Le travail sur l'espace et le décor renforce le climat claustrophobique post-transformation. Il y a là encore une fois une différence entre l'espace du jeune homme et celui de Tae-ju moins austère et froid que celui du prêtre.

Pour conclure, en signant son premier film d'horreur, le cinéaste se comporte comme un sale gosse qui refuse de respecter les règles imposées au genre. Il ne fait donc pas un film de vampires mais un film de Park Chan Wook qui parle de vampirisme en y recyclant bon nombre d'obsessions qui lui sont propres.
Avis aux amateurs.
Rawi
8
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le 23 mars 2014

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