Naissance d'une nation

Les 2 V de l'affiche vous cueillent. Ce n'est pas le W habituel qui commence le mot, ce qui différencie totalement le propos du film: on est dans des fourches.
Et puis , le premier plan s'ouvre sur des personnages de dos. Tout comme dans "The Lighthouse".
Pas de générique. On le verra à la fin.
On entre de plain-pied dans l'histoire, à la suite des personnages, et la caméra se retire lentement pour embrasser le contexte. Tout comme dans "The Lighthouse".
Les deux films de Robert Eggers que j'ai vus récemment traitent de la fondation de l'Amérique par des européens pétris de religiosité, effrayés par l'inconnu, en eux et au dehors, où tout est signe de péché et de damnation. Ce sont des moments de tragédie intense qui précède la mort.
D'ailleurs, les stridences de la bande-son ne sont pas dues à une nécessaire composante du genre, mais à la "musique des sphères" dénaturée.
Magnifiquement mis en scène - du théâtre - avec des acteurs hors pair, magnifiquement éclairés, du G. Delatour pour "The Witch", de l'expressionnisme noir et blanc, pour "The Lighthouse", et des références littéraires et métaphysiques, H.Melville, E.Poe, pour "The Lighthouse", N. Hawthorne pour "The Witch", un questionnement sur les passions humaines - certes, ce n'est pas nouveau - mais exceptionnel.
Ce n'est pas un film d'horreur, ce n'est pas un film de sorcelleries, c'est une réflexion sur le Mal.
De l'ombre à la lumière: du beau cinéma!