Pendant 1h30 visuellement très agréables, on se croit transporté en Grèce au beau milieu des années 60, et c'est déjà une réussite. La chaleur de l'été est palpable : il semble même couler une douce ambiance de vacances sorties d'un autre temps. Chapeaux, costumes, et cigarettes à tout va, on plonge dans un autre siècle. Mais le réalisateur prend tellement de temps à mettre en place ses scènes et la tension qu'elle devraient procurer, qu'on est perpétuellement dans l'attente. Au final, le temps semble presque long, surtout quand on se rend compte qu'on regarde une moins bonne version de Plein Soleil-Talented Mr Ripley (au choix).
Le film prend tout son sens quand il s'attaque à sa véritable thématique, cette idée de filiation et de miroir entre ces deux escrocs qui se servent de l'époque et du contexte pour se prendre pour de chics types, faisant fi des victimes collatérales. Mais il est alors trop tard, et on a soit zappé, soit hâte d'en voir la fin. C'est bien dommage, car cette évocation à Janus, le dieu au deux visages, celui des choix, qui est donc évoqué par le titre, et celle d'Égée, Roi mythique et père du héros Thésée, auraient pu faire un parallèle approprié à ce décors de ruines grecques.
La mythologie reste donc en bas relief, et l'ennui aidant, on en vient même à l'oublier, fort malheureusement.
Reste que les acteurs sont bons, une fois le climat posé, et certaines scènes restent en tête, comme autant de jolies cartes postales accrochées au frigo.