Fort du succès de Drive, le scénariste Hossein Amini passe derrière la caméra pour une adaptation de Patricia Highsmith. Au casting, trois acteurs dont le talent n'est plus à prouver: un Viggo Mortensen vieillissant, une Kirsten Dunst en quête de projets et un Oscar Isaac en pleine ascension pour un thriller psychologique rétro dans la grèce touristique des années 60.
The Two Faces of January est beau, techniquement on est proche du charme qu'avait conféré Minghella à son adaptation de Monsieur Ripley en 1999, couleurs chatoyantes à l'étalonnage marqué, transcendant le charme de la côte méditerranéenne pour une intrigue fouillée dans une époque certainement glamour. Marcel Zyskind garde en tête l'histoire qu'ils racontent avec le réalisateur et nous exonère de shaky-cam actuelle qui serait mal venu dans un tel récit, au profit de cadres propres et fort agréables à l'oeil.
Malheureusement, The Two Faces of January pêche sur son travail d'adaptation. Hossein Amini nous offre un scénario dont les principales qualités viennent de l'ouvrage éponyme de Highsmith, pourtant connue pour son travail sur la psychologie de ses personnages. Anthony Minghella parvenait à creuser dans cette veine pour son inégal Mr. Ripley, Hossein Amini se contente d'une adaptation épurée (sans blague?) pour ne pas dire simpliste. Il en résulte un film fort agréable à l'oeil, mais qui semble sorti tout droit d'une Majors au début des années 60. Non pas que le cinéma de cette époque soit mauvais, loin de là, simplement que certains éléments peuvent paraître aujourd'hui capillo-tractés même dans les meilleurs films.
Le trio d'acteurs parvient à nous emmener sans trop de peine jusqu'au bout du récit, pour un happy-end étrange, qui rend caduque la mise en scène du réalisateur, rendant totalement confus le développement du personnage de Mortensen. Sans doute était-ce écrit ainsi, mais Hossein Amini peine tout de même à nous convaincre tant son adaptation nous semble datée.