The Two Faces of January par Hugo Harnois
Janus, dieu romain aux deux visages et grand architecte du passé comme du futur. Divinité ayant donné son nom au premier mois de notre calendrier, il est le symbole de la fin ainsi que du commencement, et convient parfaitement à ce thriller, présentant la rencontre entre trois êtres. Rydal est un jeune guide installé en Grèce. Quand il rencontre un couple américain fortuné, c'est pour lui le début d'une nouvelle aventure. Lorsque Chester et Colette tombent sur ce mystérieux inconnu, c'est pour eux la fin d'une belle vie.
Il a écrit les scénarios de Blanche-Neige et le Chasseur, 47 Ronin et surtout Drive. The Two Faces of January est le premier film d'Amini, qui nous livre un récit efficace mais sans aucune surprise. Délibérément très classique, sa narration souhaite s'inscrire dans un certain passé (1962), fait de valeurs mais aussi de trahisons. L'ambiance chaude et presque suffocante de la Grèce pourront vous donner certaines suées, même si de petits creux dans l'écriture vous refroidiront quelque peu.
Il faut aller chercher du côté des personnages pour trouver les réelles qualités de ce film. Alors que Dunst ne propose rien de nouveau en interprétant une femme perdue et dépendante de son mari, les protagonistes masculins sont très séduisants à étudier. Quelles sont les motivations qui les poussent à avancer dans cette histoire d'escroquerie ? L'argent, l'amour, la recherche d'un père disparu ou bien la mort ? À vous de vous faire votre opinion, même si tous les choix sont possibles vu la profondeur de ces rôles, joués par un Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis) incisif et un Mortensen plus désemparé que jamais.
En cela, The Two Faces of January marquera vos esprits sans pour autant réussir à être le grand thriller qu'il veut être. On retiendra les dernières images d'un homme aux deux visages et dos au mur. Dans ce déluge de mensonges et de fausses identités, quelle face va t-il nous montrer ?