Autour de ce projet, des noms qui font saliver : le génial et trop rare Viggo Mortensen, Oscar Isaac -que j’adore depuis Drive-, la magnifique Kirsten Dunst, et Hossein Amini, qui signe ici sa première réalisation. Pourquoi son nom suscite l’intérêt ? Anciennement scénariste sur des films comme « Blanche-Neige et le chasseur », « 47 ronin » mais surtout de « Drive », l’homme a raconté avoir été impliqué dans toutes les étapes de création du chef d’œuvre de Nicholas Winding Refn. Comment espérer autre chose qu’une réussite venant de quelqu’un ayant tout appris du danois ? Hossein Amini signe avec son « The Two Faces of January » une œuvre soignée de grande qualité.

Impossible de nier que l’attrait initial provient surtout du superbe trio d’acteurs. Trois américains ayant déjà fait leurs preuves au service d’un réalisateur iranien novice, trois acteurs parfaitement convaincants dans leurs rôles respectifs. Tellement convaincants qu’on a l’impression que les rôles ont été écrits pour eux. Il paraîtrait même qu’Oscar Isaac a appris le grec en quatre mois pour son rôle. Cela apporte encore plus de crédibilité à son personnage. Jeune américain servant de guide touristique, Rydal n’est jamais blanc et jamais noir. Le personnage est délicieusement nuancé. C’est une qualité qui peut être attribuée au couple MacFarland également. Chester plus particulièrement, avec sa jalousie, sa légère propension pour l’alcool, son tempérament à la fois glacial et volcanique, passionne. La relation se nouant entre les deux hommes est complexe. Ils se haïssent, ne souhaitent que se débarrasser de l’autre, mais restent unis ("comme les deux doigts de la main" selon Chester) par leur secret et leur amour pour la belle Colette.

L’intrigue quant à elle est haletante. La tension est présente dans les magnifiques terres grecques. C’en est presque un film touristique tellement les lieux qui nous sont montrés sont beaux. Le film peut sans peine être qualifié de solaire. Le soleil grec tape presque sur nos têtes dans la salle obscure. Finalement, il en devient presque rassurant. Les scènes de nuit n’annoncent jamais rien de bon, et des passages clés s’y déroulent. La mise en scène d’Hossein Amini est remarquable. Pour un premier film, c’est un coup de maître. Seule la scène de course poursuite finale est un peu trop confuse, la caméra tremble trop et c’est dommage.

Enfin, mention spéciale pour les thèmes d’Alberto Iglesias, angoissants et envoûtants.

Une première œuvre très réussie, qui je l’espère sera le début d’une belle filmographie pour Amini.

Merci Sens Critique pour les places !
mewnaru
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le 27 juin 2014

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