Une moyenne de 5,7, des critiques qui soulignent le classicisme et la mollesse de l'ensemble, ça partait pas sur des bases folles cette petite soirée .mkv... L'idée était de faire plaisir à ma moitié et y a pas trente-six solutions: c'est soit Mads soit Viggo, soit Harrison... Ce fut donc Viggo hier soir et je me fends de cette critique parce que je trouve le traitement accordé à ce film sévère, voire injuste.


Première qualité de cette adaptation, elle ne s'étire pas en longueur, le traitement des différents éléments de l'intrigue est maîtrisé dans le temps. Ensuite, le classicisme qui lui est reproché est pour moi l'une de ses autres qualités: c'est plastiquement réussi, la réalisation laisse la part belle aux comédiens, aux ambiances lumineuses et aux décors soignés. La mollesse supposée, je l'ai plutôt vécue comme une sorte de langueur sciemment souhaitée par le réalisateur, celle qui s'empare de nous et de ses personnages sous le soleil écrasant de la Crète... L'ambiance générale et le cadre choisis participent à l'immersion dans les travers de ce trio vénéneux plus intéressant qu'il n'y parait. Plutôt que d'avoir une femme fatale, ce sont les hommes ici qui sont porteurs du vice. Ce sont les hommes qui se tirent vers le bas, dans une descente aux enfers partagée durant laquelle le jeu d'attraction-répulsion entre Oscar Isaac et Viggo Mortensen accélère l'irruption inéluctable de la jalousie, de la paranoïa et de l'instinct de mort... Kirsten est encore une fois d'une fraîcheur incroyable. Oscar Isaac est parfait en éphèbe roublard mais c'est Viggo qui une fois de plus fait preuve de son grand talent en arnaqueur acculé: il est beau, il est d'une classe et d'un charisme dingues et ce malgré l'antipathie progressive que l'on ressent pour son personnage. Ses dernières confrontations avec Oscar Isaac sont de bons petits moments de cinoche à l'ancienne, quand on faisait encore confiance aux acteurs plutôt qu'aux effets pour transmettre une émotion.


D'un scénario très classique ressort un petit drame hitchcockien simple mais subtil porté par des comédiens impliqués.

Créée

le 21 sept. 2018

Critique lue 312 fois

4 j'aime

3 commentaires

RunningJack

Écrit par

Critique lue 312 fois

4
3

D'autres avis sur The Two Faces of January

The Two Faces of January
Philippe_Delaco
6

The Two Faces of January

Un bon film de fin d'après midi d'été. Quand le temps est lent, qu'il est encore trop tôt pour boire un Ouzo, trop tard pour travailler et qu'il fait trop chaud pour se balader. Très classique dans...

le 27 juin 2014

12 j'aime

The Two Faces of January
Frédéric_Perrinot
7

Élégant Thriller

Premier film d'Hossein Amini, scénariste ayant notamment travaillé sur Drive, The Two Faces of January s'impose comme un film dans la pure tradition hitchcockienne sans pour autant atteindre la...

le 8 août 2014

10 j'aime

The Two Faces of January
BMR
4

La femme ou la valise ?

Premier film de Hossein Amini, le scénariste de Drive, The two faces of January, est un polar un peu mollasson qui veut reproduire le charme, le ton, les ambiances, les couleurs, des films noirs...

Par

le 23 juin 2014

10 j'aime

Du même critique

Jusqu'à la garde
RunningJack
9

L'Education sentimentale

J'ai regardé ce film seul, loin de ma femme et de mon fils. J'ai pleuré seul, avec violence. Pas les sanglots contenus de l'homme viril qui se donne une posture de mec sensible. J'ai chialé tout ce...

le 6 juil. 2018

54 j'aime

10

Ocean's 8
RunningJack
4

Flaque d'eau's 8

Ce film véhicule une idée fausse. Celle qu'un film de braquage géré par des femmes est moins bon qu'un film de braquage géré par des hommes. La seule vraie idée portée par ce film est qu'un film...

le 27 août 2018

35 j'aime

8

Excalibur
RunningJack
10

The King and the Land are One

Longtemps Excalibur est resté pour moi le film qui a bercé mon adolescence et qui a complètement construit mon goût immodéré pour les univers médiévaux, la légende arthurienne sous toutes ses formes...

le 11 mars 2019

28 j'aime

12